« Femmes, Vie, Liberté » : des kurdes montpelliérains dénoncent le meurtre d’une féministe en Irak, en écho à la révolte iranienne
Une cinquantaine de kurdes de Montpellier ont montré leur indignation dans la soirée du 5 octobre devant l’assassinat de la journaliste Nagihan Akarsel, éditrice et co-rédactrice en chef du magasine Jineologî et membre du centre de recherche en jinéologie [NDLR : science de la libération des femmes, au Kurdistan] au Kurdistan irakien, devant son domicile à Souleymaniye le 4 octobre.
Les kurdes montpelliérains présents sur les marches de l’Opéra Comédie accusaient lors du rassemblement le régime turc de Recep Tayip Erdogan. Ce qui paraît très probable : pour le bureau Moyen-Orient de Reporters sans frontières (RSF), « il s’agit de la cinquième attaque, dont quatre mortelles, contre un résident d’origine turque au Kurdistan irakien ou un activiste critique du gouvernement turc en moins d’un an. »
L’hommage à la victime, considérée comme une illustre militante féministe kurde, a été ponctuée des mots « Jin, Jiyan, Azadi », soit « femmes, vie, liberté » en kurde, en écho à la grande révolte qui secoue actuellement l’Iran après la mort d’une femme suite à son arrestation par la police des mœurs pour non-port du voile à Téhéran. [NDLR : le slogan tant repris dans les manifestations iraniennes provient effectivement du mouvement féministe au Kurdistan iranien.]
L’opposition kurde au régime d’Erdogan porte un projet de société foncièrement progressiste, partiellement mis en œuvre au Rojava, le Kurdistan syrien, depuis le 17 mars 2016 : auto-détermination du peuple kurde, cohabitation avec les autres communautés ethniques et religieuses de la région, exploration profonde d’une voie vers la démocratie directe, émancipation poussée des femmes envers les carcans patriarcaux, refondation totale d’institutions traditionnellement à la botte des pouvoirs comme la police et la justice, et élaboration d’une économie coopérative tentant de dépasser le capitalisme et de répondre à l’urgence écologique.
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