« Gardez votre vieux monde » : mob’ féministe dans la foulée de l’affaire Depardieu à Montpellier
Une grosse centaine de personnes se sont rassemblées devant la préfecture de Montpellier en début de soirée ce jeudi 11 janvier, pour protester contre les violences sexistes et sexuelles, dans la foulée de l’affaire Depardieu.
À Montpellier, comme dans plusieurs dizaines d’autres grandes villes françaises, divers associations et collectifs féministes, accompagnés d’organisations politiques et syndicales, avaient appelé à un rassemblement contre les violences sexistes et sexuelles ce jeudi 11 janvier.
Devant la préfecture, à 18h, c’est une grosse centaine de personnes qui répondent présentes. Dans la foule, beaucoup de drapeaux des organisations du mouvement féministe et social. Citons, entre autres, les Insoumis, la Gauche Éco Socialiste, le NPA, la CGT, Solidaires, la FSU, le tout nouveau Syndicat de Combat Lycéen Héraultais, les syndicats étudiants, les gilets jaunes du rond-point Près d’Arènes, ou encore l’association Osez le féminisme.
Une membre du Planning Familial distribue des flyers pour des « cercles d’écoute pour hommes », permettant de « dialoguer entre hommes dans une perspective féministe », pendant qu’une petite batucada et une chorale militante se préparent.
C’est que l’affaire Depardieu vient encore agiter les démons d’une société gangrénée par les violences sexistes et sexuelles. « On avait fait beaucoup de progrès dans la dé normalisation de ces violences suite à la vague Me Too, il ne faudrait pas que le soutien affiché par Macron à Gérard Depardieu nous fasse revenir en arrière », déplore une militante de l’Union Syndicales Solidaires.
Le 20 décembre 2023, Emmanuel Macron avait affirmé son soutien à l’acteur mis en examen pour viol, et objet de deux autres plaintes pour violences sexuelles.
Les propos de l’acteur dévoilés dans le Complément d’Enquête du 7 janvier 2023 – l’acteur y sexualise une fillette de 12 ans au cours d’un voyage en Corée du Nord – passent d’autant moins bien que « plus de la moitié des victimes de violences sexuelles sont mineures », comme le souligne une intervention d’une membre de la Gauche Eco Socialiste 34.
« Le combat contre les violences sexuelles est bien un combat contre le patriarcat. », reprend cette dernière. « Les victimes sont très majoritairement des femmes (86 %), les mis en cause des hommes (96%) » [NDLR : ces chiffres sont valides pour les violences hors cadre familial, recensées par le ministère de l’Intérieur pour l’année 2021.] Le slogan « Gardez votre vieux monde, nous en voulons un sans violences sexistes et sexuelles » servira de conclusion au rassemblement du jour.
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