Grève des ATSEM de Montpellier : la grève reconductible suspendue, le mouvement continue

Le Poing Publié le 6 septembre 2021 à 20:07
Rassemblement des ATSEM grévistes ce lundi matin devant l'Hôtel de Ville

Les Agent territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) étaient ce lundi en grève contre l’alourdissement de leur tâche de travail et la non-reconnaissance de la pénibilité de leur métier. Annoncée comme reconductible, la grève sera finalement perlée.

Les ATSEM de la ville de Montpellier ont entamé un mouvement social contre l’alourdissement de leur tâche de travail et la non-reconnaissance de la pénibilité de leur métier.  [NDLR : ATSEM signifie Agent territorial spécialisé des écoles maternelles, qualifiées par l’obtention d’un CAP Petite Enfance. Leur rôle, essentiel, est de préparer les activités scolaires, de veiller au bien-être des enfants, d’animer certains ateliers. “C’est un soutien indispensable”, vous assurera la fiche d’orientation professionnelle du Parisien Etudiant. Elles restent pourtant largement sous-payées et sous-considérées. ]

La journée de grève aura perturbée le fonctionnement de 45 des 56 écoles maternelles de la ville. Un rassemblement était organisé dès 9 h 30 ce lundi 6 septembre sur le parvis de l’Hôtel de Ville, avec le soutien des délégués de parents d’élèves, d’enseignants, de syndicats étudiants et du comité inter-établissements 34, qui dénonce un manque de moyens dans les établissements du primaire et du secondaire. Plusieurs dizaines de personnes y ont participé. Une personne bardée d’autocollants du groupe complotiste “La Rose Blanche” -lire à ce sujet ce papier de nos confrères de La Mule- est venue discuter des supposés méfaits de la vaccination contre le Covid-19 avec les ATSEM, avec un discours très construit.

L’intersyndicale CGT-FO, à la tête du mouvement, avait initialement déposé un préavis pour une grève reconductible à partir de ce lundi 6 septembre. Changement de stratégie : le préavis est annulé, les ATSEM retourneront au travail dès demain. Pour autant, le mouvement n’est pas fini. D’autres préavis de grève ont été déposés pour le vendredi 17 et le mardi 21. Et l’intersyndicale tente d’obtenir un rendez-vous avec le maire Michael Delafosse et Fanny Dombre-Coste, l’adjointe au maire en charge de l’éducation, pour entamer des négociations.

Le combat porte sur le passage aux 1607 heures de travail par an, soit 70 de plus qu’avant la loi de transformation de la Fonction Publique du 6 août 2019. Ce versant de la loi doit être appliqué dans les services publics gérés par les collectivités territoriales au 1er janvier 2022. En plus de cet alourdissement de la charge de travail, une non reconnaissance de la pénibilité du métier est pointée du doigt. Les ATSEM travaillent souvent baissée, ce qui induit des conséquences physiques et musculaires.

Mais les grévistes refusent également les choix faits par la Ville de Montpellier, qui emploie les ATSEM. De nouvelles missions sont attribuées aux ATSEM, comme l’animation, en fin de journée, des Temps d’Accueil et d’Animation après la Classe (TAAC), jusqu’ici gérés par des animateurs. Cette mesure ne fait que rajouter encore une surcharge de travail à celle apportée par la loi de transformation de la Fonction Publique.

Julien Servent

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