Hérault : le collectif technopolice invite à signer un recours contre la vidéosurveillance

Elian Barascud Publié le 29 septembre 2023 à 10:21 (mis à jour le 1 décembre 2023 à 11:30)
Slogan vu sur les pavés Montpelliérains lors de la manifestation du 6 juin contre la réforme des retraites. Photo : Mathieu Le Coz/"Le Poing"

Début avril 2023, la préfecture de l’Hérault a publié en toute discrétion une série d’arrêtés pour renouveler les autorisations et étendre la vidéosurveillance à Montpellier, Sète et dans une vingtaine d’autres communes de l’Hérault. Au total, ce sont plus de 1200 caméras de surveillance – dont 600 rien qu’à Montpellier et à Sète – qui ont été autorisées ou ré-autorisées par le préfet de l’Hérault

Le collectif Technopolice, qui lutte contre la techno-surveillance, lance une nouvelle alerte. Ils dénoncent l’absence de débat démocratique en amont de l’autorisation d’extension de la vidéo surveillance dans l’Hérault. Au total, ce sont plus de 1 200 caméras qui sont concernées, dont 600 à Montpellier et à Sète. Technopolice juge le dispositif et ses finalités “disproportionnés” et l’arrêté “irrégulier car dépourvu de motivation”.

“Face à l’absence continue et répétée de toute prise en compte des nombreuses critiques citoyennes et études scientifiques démontrant l’inefficacité de la vidéosurveillance, l’immense gaspillage écologique et d’argent public qu’elle représente, ainsi que  sa dangerosité pour les libertés”, le collectif a décidé de lancer un recours.

Selon eux, “les études récentes montrent que la vidéosurveillance est largement inefficace. Elle n’a tout d’abord aucun effet dissuasif sur la commission d’infractions. En 2020, la Cour des comptes relevait ainsi l’absence de toute corrélation entre la présence de caméras de surveillance et le niveau de la délinquance, ou encore les taux d’élucidation. En 2021, une étude détaillée commandée par la gendarmerie nationale concluait qu’en matière d’infractions sur la voie publique (violences, vols liés aux véhicules, cambriolages, infractions liées aux stupéfiants), la vidéosurveillance n’était utile que dans seulement 1,1 % des cas, et inutile dans 98,9 % des enquêtes relatives à ces infractions. Des conclusions qui recoupent celles déjà établies par des chercheurs indépendants ou par les autorités d’autres pays.”

De plus, le collectif dénonce “une atteinte aux libertés publiques. La Cour européenne des droits de l’Homme considère ainsi que tout dispositif de vidéosurveillance doit être à la fois nécessaire et strictement proportionné au but poursuivi. Difficile à défendre lorsque les études scientifiques concluent unanimement à son inefficacité généralisée. Par ailleurs, comment s’assurer de l’utilisation qui pourrait en être faite à l’avenir ? Sur la place Tian’anmen, en Chine, les caméras ont permis d’identifier les opposant·es au régime lors de manifestations. Qui pourrait affirmer qu’un gouvernement néofasciste ne pourrait jamais advenir dans notre pays ? Déjà aujourd’hui, les usages liberticides de la vidéosurveillance se multiplient, tandis que de nouvelles technologies proprement dystopiques (algorithmes d’analyse comportementale, reconnaissance faciale…) viennent aggraver le danger de voir cet arsenal technopolicier tomber entre de mauvaises mains.”

Pour signer le recours, c’est par ici : https://framaforms.org/signature-du-recours-juridique-collectif-contre-la-videosurveillance-a-montpellier-et-sete

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