La police interrompt le déconfinement du rond-point Prés d’arènes

Le Poing Publié le 12 mai 2020 à 15:23
Les gilets jaunes du rond-point Prés d'Arènes de Montpellier comptait se retrouver pour le premier jour du déconfinement. C'était sans compter sur l'intervention des forces de l'oredre !

En fin d’après-midi ce lundi, des policiers en nombre deux fois supérieurs sont venus intimider les premiers gilets jaunes de sortie avec le déconfinement

Une quinzaine de Gilets jaunes ont marqué le déconfinement lundi, en s’installant tout autour du rond-point Prés d’arènes, dans un respect scrupuleux des consignes de distanciation. Ils y ont distribué des tracts aux automobilistes, pour manifester la nécessité d’être toujours là : « Rien ne sera possible avec Macron » et « cette république qui n’en est plus une », pouvait-on lire en conclusion.

Au-dessus était dressé le réquisitoire de la gestion de la crise du coronavirus, vue par ces gilets jaunes comme autant d’occasions de caractériser Macron : « Macron, président de la pénurie de tout (lits, personnels soignants, tests, masques», etc, la liste est longue. Et encore : « Macron, président du mensonge », s’interrogeant, quoique prudemment, sur le refus d’autoriser la prescription de l’hydroxychloroquine, disponible, pas chère et « apparemment efficace », alors que deux membres du conseil scientifique (dont son président) entourant Macron ont des intérêts dans le groupe américain Gilead promouvant le concurrent Remdesivir. Et « Macron, président des puissants » qui gratifie les magnats de la grande distribution, du marché à grande échelle du masque payant tout public.

Liste non exhaustive, conclue par « Macron, président des violences policières (morts dans les quartiers populaires, coups, gardes à vue, amendes injustifiables) ». D’où le constat : « La police n’a pas été confinée ». Ils ne croyaient pas si bien dire. Peu après, cinq véhicules déboulaient, de policiers deux fois plus nombreux que les manifestants, commençant à procéder à des contrôles d’identité systématiques. Alors que l’action était majoritairement bien reçue et klaxonnée à cet effet par les automobilistes, l’intervention répressive a provoqué un bouchon.

Toujours aussi incultes politiquement, les forces du désordre ont arraché l’une des banderoles qui fait aujourd’hui consensus quasi unanime dans la population, indiquant « Écoles, hôpitaux sacrifiés ». Un policier s’est permis de dire : « On ne veut plus vous voir ici ». Dans quel régime est-on, où n’importe quel brigadier s’arroge le droit d’autoriser ou pas un rassemblement, à son bon plaisir. Ces De Funès ne font pas rire.

De surcroît, au moins trois procès-verbaux ont été dressés et une convocation au commissariat annoncée, au chef de « distribution de tracts ». On attend là aussi de savoir quel texte interdit, dans ce pays, une distribution de tracts. C’est l’occasion de mentionner au moins une bonne nouvelle, rendue publique par la Ligue des Droits de l’Homme dans la journée : soit le classement sans suite des poursuites engagées à Toulouse contre des habitants qui avaient apposé sur leur immeuble une banderole souhaitant la fin du « macronavirus ».

Au moins trois procès-verbaux ont été dressés et une convocation au commissariat annoncée, au chef de « distribution de tracts ».

L’un des gilets jaunes confiait : « Tout le monde sait que ce n’est pas aux Prés d’arènes que se réunissent les esprits échauffés dans la détestation de la police. On voit donc bien ce que ce déploiement de force signifie du surcroît d’autoritarisme qui démange le gouvernement ». Malgré ce, fidèles à leur ligne, les gilets jaunes de ce rond-point emblématique ne donnent aucune consigne concernant le rassemblement pour un déconfinement anti-sécuritaire samedi sur la Comédie. Chacun étant laissé libre de sa décision, on se doute que certains seront présents au rendez-vous.

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