L’apartheid israëlien envers le peuple palestinien, un système cruel de domination et un crime contre l’humanité

Le Poing Publié le 13 mai 2022 à 15:41 (mis à jour le 13 mai 2022 à 16:44)

Ce jeudi 12 Mai le vice-président d’Amnesty International France – Jean Claude Samouiller- est venu présenter à La Carmagnole le rapport qui explique « pourquoi Amnesty parle d’un régime d’apartheid dans les territoires occupés et en Israël ? »

Cette conférence avait lieu à l’invitation du comité Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS) France Montpellier et du Mouvement pour une Alternative non violente (MAN) et devait se tenir dans le salon du Belvédère du Corum de Montpellier. Une convention avait été signée pour le prêt de la salle avec la mairie de Montpellier qui  s’est dédite le 2 mai,  par un courrier daté du 29 avril informant « de la résiliation de la convention d’utilisation de la salle ». Après moultes fausses considérations il est apparu que le sigle BDS ne peut pas apparaître et avoir droit de cité et d’expression dans la ville de Montpellier…On le savait du temps de G. Frêche, ça a continué avec P. Saurel et cette interdiction d’expression  persiste avec le maire socialiste dissident M. Delafosse. Ça en dit long sur le maire de Montpellier, que l’on pourrait confronter à ses propres paroles, à l’occasion du lancement de sa campagne dissidente sur la deuxième circonscription. : « une ville libre dans la cohérence et la sincérité. Les fondements d’une démocratie c’est de savoir tenir sa parole, d’être constant dans ses convictions….. »

Le MAN a déposé un référé au tribunal administratif où  « la juge s’est déclarée incompétente et les a renvoyés vers le judiciaire. » En résumé : la salle accordée puis retirée (Salon du Belvédère) fait partie du domaine privé de la ville et ne relève donc pas de la compétence du Tribunal Administratif (TA) – contrairement à ce qu’indiquait l’article 9 de la convention d’occupation de la salle signée avec la ville. Le MAN a cependant décidé de poursuivre la procédure en contestant la décision du TA. 

S’attaquer aux racines d’un mal systémique

Amnesty, association internationale de 10 millions d’adhérents et sympathisants dans le monde, indépendante structurellement et financièrement, impartiale, a travaillé quatre ans pour produire ce rapport qui a cherché à analyser scrupuleusement et méthodiquement « les causes racines » des violations commises par l’état d’ Israël au regard du droit international. Il était temps pour eux d’aller au-delà des conséquences d’une situation inhumaine et d’en dénoncer les sources. Ce rapport fait 300 pages en anglais mais il existe un résumé de 30 pages explicites en français ainsi qu’une vidéo de 14 mn très claire.

Une petite centaine de personnes étaient présentes à cette conférence qui a détaillé concrètement tous les marqueurs qui justifient la qualification d’apartheid au regard du droit international. Un système institutionnalisé, s’appuyant sur des lois,  de domination et de crime contre l’humanité permettant de maintenir la domination d’un groupe racial sur un autre en l’opprimant systématiquement. Cela va du transfert forcé de population, à la torture, au meurtre, à la citoyenneté sans nationalité, à la ségrégation géographique, au vol de terres, à la régression drastique des déplacements, à l’impossibilité de réunification familiale, à la saisie massive des biens immobiliers et fonciers, aux démolitions, aux colonies de peuplement, à l’étouffement du développement économique et humain….n’en jetez plus ! Tout est détaillé et argumenté dans le rapport.

A partir de là Amnesty a fait ce que l’on appelle des recommandations à l’état d’ Israêl ainsi qu’à la CPI et aux différents états, une politique qualifié par eux « de petits pas » qui s’étendra sur plusieurs années :

  • Une demande d’interdiction des démolitions illégales, le droit au retour pour les réfugiés, la fin des restrictions discriminatoires de déplacements…..pour l’état d’ Israël
  • Des plaidoyers à la CPI où plusieurs enquêtes sont en cours ou doivent l’être…
  • Une demande aux états de jugements au titre «  de la compétence universelle » c’est à dire pouvoir permettre de juger les crimes de guerre contre l’humanité.  Or en France il existe quatre verrous qui empêchent d’appliquer cette compétence universelle. …
  • Une demande à L’ONU d’un embargo strict sur l’armement, des sanctions économiques ciblées pour les responsables de haut niveau et la libération immédiate de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri

Cette présentation stimulante a permis au groupe montpelliérain Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS) de souligner dans le débat que « l’horizon politique d’ Amnesty c’est le droit international et le respect des droits humains. Tous les champs sont couverts par ce rapport et définissent la réalité de l’unicité du peuple palestinien -réparti entre Cisjordanie, bande de Gaza, Israël et réfugiés dans le monde- ainsi que la systématisation de l’état oppresseur. Tout est incontestable et cette construction de l’apartheid a été mis en place dès 1948. La paix et la sécurité des palestiniens et d’ Israël resteront hors de portée tant que le respect et l’égalité des droits ne seront pas respectés. »

Lutter contre les causes plus que contre les conséquences c’était la raison de l’actualité de ce rapport, une lutte contre l’impunité pour que la justice soit rendue !

Il n’est pas possible de terminer cet article sans évoquer le meurtre de la journaliste chevronnée Shireen Abu Akleh qui est un rappel sanglant du système meurtrier dans lequel Israël enferme les Palestiniens. Israël tue des Palestiniens en toute impunité.

La journaliste Shireen Abu Akleh a été assassinée par les forces d’occupation israëliennes le 11 mai 2022

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