Le Pôle emploi du Vigan envahi pour dénoncer le “flicage” des chômeurs et la restriction du RSA
L’assemblée des précaires Sud Cévennes, lancée en mars 2023 dans le sillage du mouvement contre la réforme des retraites, s’est invité au Pôle emploi du Vigan (Gard) le 4 mai pour dénoncer « toujours plus de flicage, d’infantilisation et d’exploitation ».
L’élément de langage phare du rapport ministériel annonçant la transformation de Pôle emploi en France Travail, c’est de passer du « laisser venir » à « l’aller vers ». En phrasé macroniste, cela signifie que les chômeurs et les chômeuses devront rendre davantage de compte pour toucher l’allocation à laquelle ils ont pourtant cotisé.
Dans la même logique, le gouvernement expérimente le Revenu de Solidarité Active (RSA) sous conditions depuis début avril dans 18 départements (l’Hérault et la Gard n’en font pas partie). L’objectif est de conditionner le versement de l’allocation mensuelle (607€ au maximum pour une personne seule, le seuil de pauvreté étant de 1102€) à 15 à 20 heures d’activités hebdomadaires et d’inscrire automatiquement les bénéficiaires du RSA à France Travail. Pourtant, travailler 20 heures par semaine (soit 86,67 heures par mois) au Smic (9,11€ net de l’heure) donnerait le droit à un salaire de 789€. Rappelons par ailleurs qu’environ 600 000 ménages éligibles au RSA ne l’ont pas demandé et le gouvernement n’a pas songé à leur verser automatiquement.
C’est pour dénoncer ces évolutions que s’est lancée en mars 2023 sur le pays viganais l’assemblée des précaires Sud-Cévennes, avec l’objectif de s’organiser à la base contre l’exploitation, le flicage des bénéficiaires d’allocation ou bien encore le mal-logement. Le 4 mai au matin, une dizaine de membres du collectif se sont invités dans les locaux du Pôle emploi du Vigan, dans le Gard. Ils ont collé des affiches et distribué des tracts aux usagers, sous le regard bienveillant des conseillers Pôle emploi, la directrice de l’agence ayant pour sa part déclaré qu’elle n’avait pas le droit de se positionner. Le 28 avril, une action similaire avait eu lieu au Pôle emploi de Rodez, dans l’Aveyron.
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