« Merci Gisèle », à Montpellier, la mobilisation ne faiblit pas pour dénoncer les violences de genre

Khalie Guirado Publié le 23 novembre 2024 à 19:20 (mis à jour le 23 novembre 2024 à 19:22)
Une manifestante devant la Cour d'Appel de Montpellier ce 23 novembre

Un bon millier de personnes se sont réunies pour manifester à Montpellier ce samedi 23 novembre, avant-veille de la journée internationale de lutte contre les violences sexuelles et sexistes.

Malgré le peu de degrés affichés au thermomètre c’est un cortège fourni qui s’est élancé du centre-ville peu après 14h00 ce 23 novembre, après plusieurs prises de paroles, notamment en référence au mouvement « Femme, vie, liberté » des femmes iraniennes. Le mot d’ordre de la manifestation, organisée par l’inter collectif composé de syndicats et associations ou collectifs féministes était rappelé en banderole de tête : « Pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles. Stop féminicides ».

Un message qui tombe sous le sens et qui pourtant, encore en 2024 peine à trouver une traduction effective dans le quotidien, tant les violences de genre sont prégnantes dans une société qui continue de privilégier largement les hommes. Rappelons que plus d’une femme sur deux en France (53%) et plus de six jeunes femmes sur dix (63%) ont déjà été victimes de harcèlement ou d’agression sexuelle au moins une fois dans leur vie, que 75% des agressions islamophobes visent des femmes ou encore que 85% des personnes transgenres ont été agressées au cours de leur vie (sources : noustoutes.org ).

Cette année le nom de Gisèle Pelicot était bien sûr, sur de nombreuses pancartes, souvent avec un simple « Merci Gisèle » qui se suffisait de lui-même. Un faux cercueil portée par deux femmes, orné de l’inscription « à nos mortes », rappelant les déjà 122 femmes assassinées par leur compagnon ou ex compagnon en France depuis le 1er janvier 2024 rappelait lui la réalité des violences faites aux femmes. Toujours très dynamique, le cortège mené par du Pain & des Roses ne manquait ni de slogans, ni de pancartes pour faire le lien entre lutte féministe et lutte de classes. Le cortège, fourni, pour la Palestine était également présent,  tout comme celui des partis politiques avec une présence importante de militant-es FI autour des député-es locaux Sylvain Carriere et Nathalie Oziol mais aussi de Clémence Guetté, de passage à Montpellier avant de se rendre à Ganges le soir même pour une conférence sur l’extrême-droite co-animé avec Sébastien Rome, ancien député héraultais battu par le RN et auteur de plusieurs notes de blog dont Missive depuis le midi rouge devenu brun.

Le cortège parti en direction de la gare s’est dirigé ensuite vers le Faubourg du Jeu de Paume avant de finir devant la cour d’Appel où de nouvelles prises de paroles ont eu lieu pendant près d’une heure devant un parterre attentif, à l’écoute de témoignages poignants et de discours largement applaudis. Avant de se disperser complètement, le cortège palestinien a souhaité continuer le parcours en direction de la Comédie où, rapidement, une présence policière s’est mise en place en bas de la rue de la Loge et où le cortège s’est finalement dissout.  

Nous le savons, les violences de genre ne s’arrêteront pas en ce jour de mobilisation. Pour autant, la lutte continue chaque jour. Pas seulement dans la rue mais au cœur de chacun de nos foyers. Les procès de Mazan le mettent à nouveau en lumière : les agresseurs sont sous nos toits et ils ne sont pas des monstres, bien à l’écart de ceux qui nous entourent. Ils sont ordinaires. Ils sont nos potes, nos frères, nos pères. Ils sont toi peut être. Alors, à nouveau messieurs, un rappel salutaire : responsabilisez-vous, ne laissez rien passez à vos potes et épargnez nous les « pas tous les hommes ». C’est à cette condition seulement que le continuum du viol pourra se briser un jour.

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