Montpellier : 250 profs mobilisés contre la souffrance au travail suite au suicide d’une directrice d’école

Le Poing Publié le 3 octobre 2019 à 19:48 (mis à jour le 3 octobre 2019 à 19:57)

Lundi dernier, le ministre de l’éducation nationale réclamait aux enseignants d’imposer une minute de silence dans les classes en la mémoire de Jacques Chirac. Certains professeurs ont préféré rendre hommage à Christine Renon, directrice d’une école maternelle en Seine-Saint-Denis qui s’est suicidée le 21 septembre sur son lieu de travail. Sa poignante lettre d’adieu accuse clairement la hiérarchie : « Je n’ai pas confiance au soutien et à la protection que devrait nous apporter notre institution. […] L’idée est de ne pas faire de vague. […] ». Les syndicats enseignants du 93 ont appelé à se mobiliser ce jeudi. Des rassemblements se sont tenus dans toute la France. À Montpellier, deux cent cinquante professeurs ont répondu à l’appel.

L’austérité tue

Ce jeudi à l’heure de la pause de midi, les enseignants se sont réunis devant le rectorat de Montpellier. L’ambiance était au recueillement pour leur collègue « morte pour l’honneur du travail bien fait », mais aussi pour tous les autres personnels qui se sont suicidés, comme Frédéric Boulé, professeur des sciences des vies et de la terre, parti le 21 septembre également. Les représentants syndicaux, de la CGT à Sud en passant par FO et la FSU, ont enchaîné les prises de parole pour pointer du doigt l’irresponsabilité des politiques de restrictions budgétaires en vigueur, notamment, dans l’éducation nationale. L’une des intervenantes a dénoncé les conditions de travail des directeurs d’école, qui « doivent endosser les responsabilités d’un chef, sans secrétariat, et en continuant à gérer leur classe ». La lettre d’adieu de Christine Renon a été lue en public par mégaphone, provoquant une émotion certaine. Le slogan « ministère responsable, personnel en colère » a résonné, suivi du traditionnel chant des gilets jaunes – certains étaient présents : « Même si macron ne veut pas nous on est là ! ». « Quand l’institution vous maltraite, ne restez pas seul, le collectif nous protège » conseille Sud Éducation Hérault. Contre la dépression, la révolution.

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