Montpellier : 70 personnes rassemblées contre les violences sexistes

Le Poing Publié le 3 octobre 2019 à 21:35 (mis à jour le 4 octobre 2019 à 15:43)
La toute nouvelle Union communiste libertaire (UCL) de Montpellier a mobilisé environ soixante-dix personnes ce jeudi soir devant la préfecture de Montpellier, dans une ambiance chaleureuse sur fond de batucada et de chorale féministe, sur une thématique d’actualité : les violences sexistes.

Plus de 100 féminicides depuis le début de l’année

Depuis le début de l’année, une centaine de femmes – 114 selon le collectif Féminicides par compagnons ou ex – ont été tuées suite à des violences conjugales, ou, pour le dire autrement, plus de cent hommes ont assassiné une conjointe, une ex ou une « proie ». Face à ces féminicides, le gouvernement a lancé début septembre un grenelle contre les violences conjugales. Le premier ministre a promis de prendre des mesures, comme la création de mille places d’hébergement, la généralisation du dépôt de plainte à l’hôpital, la création d’un bracelet électronique « anti rapprochement », un audit des commissariats ou bien encore la suspension de l’autorité parentale en cas de plainte. Mais, selon l’UCL et plusieurs dizaines d’organisations, dont Marseille Féministe, Sud Éducation 81, Le tour des femmes ou bien encore le Planning familial 81, les mesures étatiques « ne répondent pas à l’urgence » : « Ainsi, réaliser un audit des commissariats et des gendarmeries pour savoir ce qui ne fonctionne pas dans la prise en charge des victimes de violences conjugales, quand 40 années de militantisme de terrain par les associations permettent de savoir cela depuis longtemps, c’est de la temporisation. » L’appel dénonce aussi la priorité donnée au répressif et non à l’éducatif, les mille places proposées alors « qu’il en faudrait au moins cinq mille », le silence sur le sort réservé aux femmes sans papiers ou aux femmes trans alors qu’elles sont particulièrement exposées aux violences, ou bien encore la casse du code du travail, forcément au désavantage des femmes, puisqu’elles représentent la majorité des pauvres.

« Nous n’attendrons pas après ce gouvernement qui met seulement un million pour les associations qui luttent contre les violences faites aux femmes et cinq millions pour mille places d’hébergement quand, dans le même temps, il annonce une levée de fonds de cinq milliards d’euros pour financer la technologie française. La réponse, contre les féminicides, les violences conjugales et toutes les violences de genre, doit être collective et passera par la lutte » conclut l’appel.

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