Montpellier : à l’université Paul Valéry, le mouvement étudiant n’aura pas pris, mais prépare sa rentrée

Le Poing Publié le 21 avril 2022 à 21:39
AG à Paul Valéry (photo d'illustration)

Sur le campus de la fac de lettre de Montpellier, une mobilisation est en cours depuis une dizaine de jours. Pour les droits des réfugiés, contre le second tour Macron/Le Pen. Si la mobilisation n’a pas vraiment prise d’ampleur, on prépare déjà la rentrée à venir.

Ils étaient une cinquantaine réunis hier dans un des amphis de la fac de lettres Paul Valéry de Montpellier, ce mardi 19 avril. En présence d’un représentant de collectifs de lutte de migrants, les étudiants mobilisés ont abordé les thèmes principaux de la mobilisation du moment : le soutien à apporter aux réfugiés. Depuis le début de la crise en Ukraine, une des plus grandes crises migratoires depuis la seconde guerre mondiale s’est ouverte. De nombreux réfugiés arrivent à Montpellier, comme ailleurs, y compris des étudiants. Des étudiants avec la nationalité ukrainienne. D’autres sans la nationalité ukrainienne.

Aucun dispositif national n’existe encore pour assurer à tous les étudiants réfugiés qu’ils puissent se réinscrire dans les facs françaises. Même si certaines universités comme Paris-Cités ont voté une motion au Conseil d’Administration, qui prévoit l’inscription de tous les réfugiés venus d’Ukraine, sans condition de nationalité, sur proposition de certaines organisations étudiantes. Mentionnons aussi que le débranchage des russes du système bancaire international Swift a entraîné une impossibilité de retirer de l’argent aux distributeurs bancaires pour les étudiants russes présents sur le sol français. Le CROUS leur octroi un soutien financier de 500 euros par mois.

Le second tour qui opposera Macron et Le Pen ce dimanche 24 avril ne représente pas les aspirations de la jeunesse : la majorité d’entre eux se sont abstenus, ou ont choisi Mélenchon.
Des modalités d’action ont été débattues par l’assemblée. L’éventuelle occupation d’un amphi notamment. Certains y voient un repli, un recroquevillement sur soi-même. D’autres soulignent au contraire qu’on peut y faire venir d’autres personnes, y organiser des activités et ateliers, en faire un lieu de vie.

Finalement, l’occupation de l’amphi où s’est tenue l’assemblée sera rejetée, suite au refus du syndicat Solidaires Etudiants et d’étudiants mobilisés. D’autres étudiants mobilisés sont partis accompagnés des membres du Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier, occuper une salle de cours, à une trentaine environ. Ils y seront restés jusqu’à 21h.

Depuis des affiches ont été placardées, des tracts distribués, qui appellent à une manifestation « Ni Macron ni Le Pen » ce samedi 23 avril, 14h place de la Comédie. Celle de la semaine précédente avait rassemblé environ 500 personnes. Mercredi 20 avril, une réunion publique avec une députée La République En Marche au bar le Ranch a été perturbée par les étudiants mobilisés.

Le même jour, l’agression d’un étudiant sur le campus par trois militants d’extrême-droite, pour motifs politiques, est venue semer le trouble et l’inquiétude dans les rangs des étudiants mobilisés. « Ceux d’entre nous qui ne se sont mobilisés que depuis quelques jours sont les plus inquiets. On réalise que ce n’est pas un jeu, qu’il y a réellement des gens dans ce pays qui peuvent venir vous tabasser pour vos idées. », témoigne Lucie.

Si la mobilisation n’a pas vraiment prise à Paul Valéry, et que l’arrivée des examens puis de la fin de l’année scolaire ne laisse pas place à une montée en puissance, les étudiants mobilisés préparent déjà les luttes qu’ils entrevoient pour la prochaine rentrée universitaire.  Pour Lucie, aucun doute : « Quel que soit le résultat du second tour, on va en avoir besoin ».

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