Montpellier : cette grève qui alerte sur la souffrance des salarié.es et migrant.es accueilli.es au CAES
Les salarié.es du Centre d’Accueil et d’Examen des Situations (CAES) de Montpellier, géré par l’association 2choseslune, étaient en grève ce jeudi 19 décembre, pour dénoncer maltraitance institutionnelle et dégradation des conditions de travail.
C’est l’ensemble de l’équipe de jour de ce centre destiné au tout premier accueil d’étrangers.ères, avant même l’étape de demande d’asile, qui a cessé le travail ce jeudi 19 décembre.
Devant la grille du centre, sur laquelle est déposée une banderole syndicale, l’ambiance n’est pas à la sérénité, alors qu’une dizaine de grévistes ont donné rendez-vous à la presse locale et aux soutiens. C’est donc avec José Théron, coordinateur pour la CGT Action Sociale, que Le Poing va discuter, les salarié.es craignant des représailles.
« Les salarié.es se sont mis.es en grève aujourd’hui pour protester à la fois contre une dégradation de leurs conditions de travail et contre les conditions d’accueil indignes des migrant.es dans le centre. La charte de l’association 2choseslune prévoit par exemple un minimum de 7m carrés pour les chambres individuelles de migrant.es, alors que dans les faits certaines ne font pas plus de 4,7m carrés », explique le syndicaliste. « Les sanitaires sont en extérieurs, il n’y a qu’une seule distribution alimentaire par semaine alors que les personnes accueillies sont sans ressources, puisqu’elle ne touchent pas encore l’allocation pour les demandeurs d’asile. »
À quoi il faut ajouter des locaux, notamment ceux où se faisaient les entretien entre travailleurs.euses sociaux et migrant.es, dont l’insalubrité a été constatée par la médecine du travail.
« Alors que l’information a été transmise il y a plusieurs mois à la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS), un service préfectoral qui est aussi un des principaux financeur du centre, rien n’a été fait jusqu’à tout récemment. », reprend José Théron. « Résultat : en dernier moment, les bureaux d’entretien ont été déplacés dans des bungalows, où la confidentialité des discussions n’est plus assurée du tout, ce qui pose problème pour travailler avec des personnes qui ont des parcours de vie particulièrement accidentés. La salle de restauration va fermer au 31 décembre. »
Contactés par Le Poing, ni l’association 2choseslune ni les services préfectoraux de la DDETS n’ont pour le moment répondu à nos questions.
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