Montpellier continue de se mobiliser pour les Palestiniens

Le Poing Publié le 17 décembre 2017 à 15:56 (mis à jour le 28 février 2019 à 20:28)
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Depuis la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël, la Palestine s’embrase. Face aux pierres des milliers de Palestiniens sortis dans les rues pour dénoncer cette décision et lutter contre la colonisation, l’armée israélienne tire à balles réelles. À ce jour, au moins huit Palestiniens ont été tués(1) et 140 personnes ont été blessées par balles(2). Des manifestations de soutien aux Palestiniens ont été organisées dans le monde entier, y compris à Montpellier, où environ 450 personnes ont défilé dans les rues du centre-ville samedi dernier à l’initiative du mouvement BDS 34 (boycott-désinvestissement-sanctions contre l’État israélien) et du FUIQP (front uni des immigrations et des quartiers populaires). Une nouvelle manifestation d’environ 150 personnes a eu lieu hier dans le quartier populaire de la Paillade, à l’appel des mêmes organisations.

« Israël assassin, Saurel complice »

Pourquoi la Paillade ? « Parce que ceux qui subissent le plus l’injustice et la discrimination, c’est-à-dire ceux qui sont issus de l’immigration coloniale et des quartiers populaires, sont très sensibles à la cause palestinienne » répond Saadia de BDS. Au passage du cortège, les passants du quartier saluent en effet l’initiative et certains reprennent les slogans : « Israël, casse-toi, Jérusalem n’est pas à toi », « Je soutiens la Palestine, je soutiens l’intidafa(3) », « Israël assassin, Saurel [maire de Montpellier] complice ». Plusieurs prises de paroles ont lieu, notamment devant le théâtre Jean Villar, où Manu de BDS appelle au boycott d’une pièce nommée « We love arabs », financée par le ministère de la culture de l’État israélien et programmée pour les 20 et 21 mars : « le directeur du théâtre n’a pas voulu nous recevoir, alors ces jours-là, il faut qu’on soit suffisamment nombreux pour que personne ne puisse voir cette pièce de théâtre, pour rappeler qu’on ne peut pas avoir des relations culturelles normales avec un état qui est tout sauf normal, puisqu’il pratique l’apartheid. »

Manu dénonce aussi la complicité des élus locaux dans la colonisation de la Palestine : « tous les maires, de Mandroux à Frêche en passant par Saurel, ont soutenu la tenue à Montpellier de la journée de Jérusalem, qui est une fête sioniste financée par nos impôts pour la “réunification” et la colonisation de Jérusalem ! » Au-delà de la colonisation et de l’apartheid, un membre du FUIQP pointe aussi du doigt le racisme de l’État français : « Nous ce qu’on subit dans les quartiers, ce sont des discriminations à l’emploi, au logement, des humiliations à l’école quand on fait pression sur des enfants parce qu’elles portent le voile. On nous fait bien comprendre qu’on n’est pas chez nous, mais il va bien falloir faire avec nous. Nos affaires, on va les régler nous-mêmes. »

Sources :

(1) « Plusieurs Palestiniens tués lors de manifestations », La Croix, 15 décembre 2017, lien.
(2) « Des Palestiniens tués lors de manifestations dans les Territoires occupés », Le Monde, 15 décembre 2017, lien.
(3) Intifada signifie soulèvement en arabe et fait référence à la première intifada de 1987, appelée guerre des pierres, et à la seconde intifada de 2000.

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