Montpellier : coups de pression de la police contre un squat prévu pour loger des personnes migrantes

Le Poing Publié le 18 septembre 2019 à 17:23 (mis à jour le 19 septembre 2019 à 14:18)
En juillet 2017, Emmanuel Macron avait promis qu’il n’y aurait bientôt « plus personne à la rue ». Résultat des comptes : on compte au moins 1500 sans domicile fixe à Montpellier et la moitié des appels émis vers le 115, le numéro d’hébergement d’urgence, reste sans réponse. Et pourtant, plus de 12 000 logements sont inoccupés à Montpellier. Face à ce constat amer, de nombreux militants, ou tout simplement des personnes révoltées par cette situation, ont décidé d’agir en réquisitionnant des bâtiments vides, donnant ainsi un sens concret au droit au logement consacré par la Constitution. Loin de s’en réjouir, les autorités répriment ces squats : évacuation du Château l’année dernière, et expulsions programmées du centre social autogéré et du Court-Circuit, abritant plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux migrants. Un nouveau squat, occupé depuis quelques jours au 206 rue Triolet, à Montpellier, est menacé par la police.

Squatteurs sous tension

Les squatteurs de la rue Triolet ont donné mardi matin à un huissier des documents prouvant qu’ils vivaient dans les lieux depuis plus de quarante huit heures, ce qui en fait légalement leur résidence principale, rendant ainsi impossible toute expulsion légale. La loi est claire sur ce sujet : « le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique […], de tenter de s’introduire dans le domicile d’autrui contre le gré de celui-ci hors les cas prévus par la loi est puni de deux ans d’emprisonnement » (article 432-8 du Code pénal) et « le fait de forcer un tiers à quitter le lieu qu’il habite sans avoir obtenu le concours de l’État […] à l’aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contraintes, est puni de trois ans d’emprisonnement » (article 226-4-2). Toute tentative d’expulsion sans décision exécutoire d’un tribunal est donc absolument illégale.

Et pourtant, la menace d’une expulsion plane au 206 rue Triolet. Deux camions de police et une voiture de la brigade anti-criminalité (BAC) sont arrivés hier sur place, avant de repartir. Plusieurs agents de sécurité privés, vraisemblablement mandatés par au moins un des propriétaires, ont pris le relais en campant devant le bâtiment dans la nuit de mardi à mercredi, la BAC rôdant aux alentours. Quatre camions de police sont repassés aujourd’hui en début d’après-midi. Une trentaine de personnes sont cloîtrées à l’intérieur du bâtiment.

En cas d’alerte lancée par les occupants du lieu, le Poing la relaiera. Tenez-vous informé.

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