Montpellier : Delafosse se paye deux nuits d’hôtel à 2 000 euros avec de l’argent public

Elian Barascud Publié le 6 décembre 2024 à 16:47 (mis à jour le 10 décembre 2024 à 12:04)
Michaël Delafosse, maire de Montpellier (image d'illustration)

L’association Transparence Citoyenne, qui lutte contre la corruption et la gabegie des deniers publics, a récemment demandé au maire de Montpellier de lui transmettre ses notes de frais. Il en ressort une note de 2 000 euros pour une chambre d’hôtel au Japon que Michaël Delafosse a occupé deux nuits en 2022, alors que deux nuits dans cet établissement coûtent en moyenne 280 euros. L’association a demandé des explications à l’édile

Décidément, Michaël Delafosse aime voyager. On a récemment appris, en consultant une délibération, que 63 429 euros de deniers publics ont été dépensés pour payer les frais de déplacements des “participants-clés” à la récente excursion de Michael Delafosse en Chine, dont les journalistes de Métropolitain et Midi Libre faisaient partie. (Bizarrement, Le Poing n’a pas été invité…)

Autre chiffre sorti récemment qui pose question sur les déplacements du maire de Montpellier : une note de 2 057,76 euros, datant d’aout 2022, pour deux nuits dans un hôtel à Hiroshima. Le document a été déniché par l’association Transparence Citoyenne, une association “apartisane” fondée l’an dernier, après le retrait de l’agrément par l’État d’Anticor, principal organisme de lutte anti-corruption. Son but ? Demander l’accès à des documents publics et les publier pour garantir la transparence, et éventuellement signaler des abus. En décembre 2023, l’association a découvert que Anne Hidalgo, maire de Paris, s’était payée un voyage à Tahiti sur des fonds publics.

En mars 2024, l’association rédige une demande d’accès aux notes de frais de Michaël Delafosse à la mairie de Montpellier. En l’absence de réponse, elle saisit la commission d’accès aux documents administratifs, qui valide cet accès. Malgré tout, la mairie reste silencieuse. L’équipe de Transparence Citoyenne saisit alors le tribunal administratif, qui ordonne à la mairie de transmettre les notes de frais.

Là, l’association découvre que Michaël Delafosse a passé deux nuits dans un hôtel d’Hiroshima du 5 au 7 août 2022, pour un total de 2 057 euros d’argent public, avec petits-déjeuners inclus, bouquets de fleurs et frais de livraisons. Le maire s’était alors rendu la cérémonie du mémorial de la paix de Hiroshima organisée en l’honneur des victimes des bombes nucléaires au nom l’association Mayors for Peace France. Problème, selon les recherches que l’association a effectué, le prix moyen de deux nuits dans cet hôtel s’élève à 280 euros en période estivale.

Une décision de la direction des relations institutionnelles et de l’évènementiel de la Ville de Montpellier, datée du 29 août 2022 (donc après le voyage), précise que “les frais de déplacement seront pris en charge par Monsieur le Maire, lui-même et que seul les frais d’hébergement pour les nuits du 5 au 7 août seront à la charge de la Ville de Montpellier ainsi que l’achat et la livraison de la gerbe de fleurs”.

Contacté, Guillaume Leroy, président de Transparence Citoyenne, détaille : “Concernant le voyage en Chine, les journalistes n’ont pas à se déplacer avec un maire sur des deniers publics. Pour Hiroshima, ces dépenses semblent disproportionnées. Nous avons envoyé un courrier à Michaël Delafosse ce vendredi 6 décembre pour demander des explications.” En vue, éventuellement, de saisir les autorités compétentes pour ouvrir une enquête. Nul doute, que l’édile, actuellement empêtré dans des affaires de soupçons d’emplois fictifs à la mairie, appréciera…

EDIT le 6/12 à 19h30 : De son côté, l’élue d’opposition Alenka Doulain a annoncé,à la suite de la publication de cet article, saisir la justice en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale, qui dispose qu’un élu peut demander l’ouverture d’une enquête à un procureur en cas de suspicion de délits.

EDIT le 6/12 à 22h20 : A Noter que le président de Transparence Citoyenne Guillaume Leroy, est secrétaire général du très droitier cercle de juristes Droit et Libertés et écrit des tribunes pour des médias comme Valeurs Actuelles et Marianne, et que les mairies ciblées par l’association sont essentiellement des mairies de gauche.

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