Montpellier : des syndicalistes de l’Éducation devant le rectorat contre la répression anti syndicale

Le Poing Publié le 12 octobre 2022 à 18:37

Ce mercredi 11 octobre une vingtaine de personnes se sont réunies devant le rectorat de Montpellier, alors que de nombreux syndicats de l’Éducation Nationale appelaient à une journée de grève nationale, pour manifester leur soutien à Kai Terada, syndicaliste et professeur de mathématiques au lycée Joliot Curie de Nanterre, sous le coup d’une suspension à titre conservatoire de 4 mois depuis le 4 septembre.

Exerçant depuis près de 17 ans dans ce lycée de Nanterre en zone prioritaire d’éducation, Kai Terada subi un véritable acharnement de la part de son académie en raison de son activité syndicale. Il se retrouve muté à près d’une heure de Nanterre, dans un lycée de la très cossue ville de Saint Germain en Laye. Son dossier administratif étant vierge, l’administration n’a pu émettre de procédure disciplinaire. Elle s’est contée d’avoir recours à une mutation dans « l’intérêt du service », un procédé de plus en plus courant ces dernières années.

Lors de son entretien le 8 septembre avec le DRH de l’académie, on lui annonce que cette mutation s’apparente à une promotion… « Foutaise » répond le principal intéressé. Initiateur du mouvement « Touche pas à ma ZEP » , (réclamant un élargissement de la carte des zones d’éducation prioritaire ainsi que plus de moyens), Kai Terada n’en a que faire d’exercer dans un lycée de centre ville et préfère poursuivre son travail en zone d’éducation prioritaire.

Soutenu par une intersyndicale ( Sud Éducation, CGT, FO, FSU) qui a déposé un préavis de grève pour une journée d’action contre la répression syndicale ce mercredi 11 octobre, Kai Terada réfléchit aujourd’hui au lancement d’un collectif rassemblant les cibles de la répression anti syndicale dans inéducation Nationale. Le défenseur des droits a également été saisi dans cette affaire.

Dans son lycée à Nanterre, ses collègues ont démarré une grève perlée. Pour appuyer la journée d’action nationale du 11 octobre, et pour obtenir le rétablissement de l’aide aux devoirs dans toutes les matières et la levée de l’interdiction de port de tenues amples, les lycéens de Joliot Curie ont occupé l’établissement en soutien à Kai Terada. Le jour même la police a débloqué le lycée et interpellé 14 lycéens. Un élève a fini hospitalisé suite à des violences pendant l’intervention des forces de l’ordre, comme nous le rappelle une militante de Sud Éducation présente lors du rassemblement montpelliérain.

De l’avis des syndicalistes rassemblés devant le rectorat de Montpellier comme des différentes fédérations de l’Éducation, la répression syndicale s’intensifie depuis plusieurs années dans l’Éducation Nationale.

Le cas de Kai Terrada n’est pas isolé, on recense plusieurs cas de mutations de militants syndicaux pour motif « d’intérêt du service » , à Bordeaux, Melle, Bobigny ou encore à l’école Pasteur de Saint Denis. Comme le souligne le média Rapports de Force, la loi de transformation de la vie publique de 2019 a aggravé ces mutations « dans l’intérêt du service », en supprimant l’examen de ces procédures par une commission paritaire.

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