Montpellier : Extinction Rebellion dénonce une “criminalisation des luttes” après une action contre une banque

Elian Barascud Publié le 4 décembre 2024 à 10:37 (mis à jour le 4 décembre 2024 à 12:25)
En janvier 2023, trois activistes d'Extinction Rebellion Montpellier avaient versé de la peinture noire sur une façade de BNP Paribas pour dénoncer l'investissement de la banque dans les énergies fossiles. ("Le Poing")

En janvier 2023, trois militant·es d’Extinction Rebellion Montpellier ont versé de la peinture noire sur une façade de la banque de BNP Paribas pour dénoncer ses investissements dans les énergies fossiles. Iels ont été condamné·es en octobre dernier à un stage de citoyenneté et 4 000 euros de dommages et intérêts, et ont décidé de faire appel. Une soirée de soutien est organisée à la Base (15 rue Chaptal) le 4 décembre

La sentence est tombée un an et demi après les faits pour trois militant·es de Extinction Rebellion (XR) Montpellier. En janvier 2023, iels aspergeaient de la peinture noire sur la façade Montpelliéraine de la banque BNP Paribas pour dénoncer son financement des énergies fossiles (l’entreprise a été le premier financeur mondial de neuf géants du pétrole et du gaz -notamment TotalEnergies – entre 2016 et 2022 selon l’ONG Oxfam, qui précise que la banque une empreinte carbone supérieure à celle de la France).

Une action menée dans un contexte de mise en demeure et d’assignation en justice de BNP par les associations Notre affaire à tous, Oxfam et Les Amis de la Terre, pour non-respect de la loi sur le devoir de Vigilance, qui oblige les multinationales, y compris les institutions financières, à publier et mettre en œuvre un plan de vigilance afin d’identifier les risques en matière de protection de l’environnement.

Le 22 octobre dernier, les militantes de XR ont été reconnu·es coupables de dégradations et ont été condamné·es à un stage de citoyenneté ainsi que 4 000 euros de dommages et intérêts à verser à la banque. “A la base, on avait eu une ordonnance pénale quelques mois après les faits”, raconte l’une des intéressées. “Le tribunal nous avait proposé une peine de 500 euros d’amende par personnes et 2 000 euros de dommages et intérêts à la banque, on avait refusé sur conseil de notre avocat. On a ensuite eu accès au dossier, la banque a chiffré les dommages à 1 800 euros parce qu’on a versé de la peinture sur du marbre, ils ont rajouté un dégât des eaux qui n’a rien à voir avec nous et un gond de la porte du sas d’entrée qui aurait été cassé. On a bloqué la porte pour rentrer, mais il n’y a eu aucune effraction”, poursuit la militante.

Ce qu’on veut dire aujourd’hui, c’est que le sens des mots est inversé : on nous accuse de dégradation alors que cette banque, en investissant dans les énergies fossiles, dégrade l’habitabilité de la planète. Il y a une criminalisation de l’action militante, alors qu’aujourd’hui, BNP Paribas a une complicité dans le génocide en cours en Palestine en finançant des entreprises d’armement israéliennes.” C’est d’ailleurs à ce titre que l’agence du quartier Boutonnet de la banque s’est une nouvelle fois vue recouvrir de peinture le 22 novembre par des militant·es D’Action Justice climat.

Les trois militant·es de XR comptent bien faire appel de la décision au pénal pour comprendre les motivations du tribunal, qui ne les a pas explicité lors du délibéré. Une soirée de soutien est organisée ce mercredi 4 décembre à la Base pour les aider à financer les frais d’avocats.

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