Montpellier : face à la précarité, les étudiants imposent la distribution de 700 repas gratuits à Paul Valéry
Le Poing
Publié le 26 novembre 2019 à 19:37 (mis à jour le 27 novembre 2019 à 21:02)
Les étudiants se sont mobilisés un peu partout
en France ce mardi pour dénoncer leurs conditions de vie précaires.
À Montpellier, une petite centaine de personnes se sont rassemblées devant
le restaurant universitaire Vert-Bois pour une opération
repas-gratuit. Sept cents étudiants ont ainsi pu manger à l’œil.
« Il faut que le ministère sorte le chéquier »
Dans sa prise de parole, la syndicaliste de
Solidaires Étudiant·e·s a rappelé l’immolation de l’un de ses
camarades, le 8 novembre devant le Crous de Lyon. « Ce n’est
pas un cas isolé alarme-t-elle, la précarité tue tous
les jours ! » Le drame a suscité une vague de
contestation étudiante, et même parfois des blocages d’universités,
comme à Lyon 2. Face a cette révolte, la secrétaire d’État à
la jeunesse a reçu les organisations étudiantes et a fait trois
annonces, qui sonnent « comme des insultes » aux
yeux des militants de Solidaires : un numéro vert pour les
étudiants en difficulté, l’instauration d’une trêve hivernale
des expulsions dans les cités universitaires, et un renforcement du
statut d’étudiant élu. « Mais qui le gouvernement
croit-il acheter ? » a tonné la militante au micro.
Logement, santé, nourriture, frais
d’inscriptions : le coût de la vie étudiante augmente et
seulement 6% des étudiants ont accès à un logement en cité
universitaire, quand le montant maximum des bourses s’élève tout
juste à 550 euros par mois. Face à ces politiques antisociales, toutes les organisations étudiantes (l’Alternative, la FAGE, la FSE, l’UNEF
et Solidaires Étudiant·e·s) se sont réunies lundi dernier au
local de Solidaires, à Paris, pour fixer des revendications
communes. Une première depuis le mouvement contre le CPE, en 2006.
Voici les doléances : augmentation d’au moins 20% des bourses
étudiantes, construction de nouvelles cités universitaires, gel des
loyers, plus de moyens financiers et humains pour les services de
santé, arrêt de la hausse des frais d’inscription pour les
étudiants étrangers, titre de séjour effectif pour tous les
étudiants ou doctorants.
« Le problème est structurel, la
réponse doit être structurelle, il faut que le ministère sorte le
chéquier », a continué la militante. « Le
pognon pour ça, il n’est pas compliqué à trouver ! Deux
milliards pour le service national universel, toutes les niches
fiscales… de l’argent, il y en a ! » L’intervention s’est conclue par une opération
repas-gratuit, et ce sont ainsi sept cents plateaux du restaurant
universitaire qui ont été distribués gratuitement.
Assemblée le 4, grève le 5
Quelles perspectives pour un mouvement étudiant
encore hésitant ? À Montpellier, les militants de Solidaires
ont affiché leur soutien au combat des gilets jaunes, ainsi qu’à
l’ensemble des mobilisations mondiales actuelles, exprimant un
ras-le-bol général des politiques d’austérité, et une envie
d’en finir avec le capitalisme.
À la faculté Paul Valéry, les répercussions concrètes de ces politiques, c’est une répartition des cours sur douze semaines, au lieu de treize, marchande cette marchandisation sans les cours, normalement répartis sur treize semaines, le sont maintenant sur douze, en raison d’économies budgétaires et de la mise en place du plan « Nexus », dont l’objectif est de numériser les cours. Solidaires appelle à une assemblée générale le
4 décembre sur le parvis des amphithéâtres de la faculté Paul
Valéry, et à se joindre à la grève du 5 décembre. De leur côté,
les étudiants communistes appellent à un rassemblement ce jeudi à
16h devant les bureaux de la direction (bâtiment L).
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