Montpellier : face aux coupes budgétaires sur le social, le secteur monte sa coordination de luttes

Ce jeudi 26 juin, les salariés grévistes de l’association de prévention spécialisée de l’Hérault (APS 34) ont organisé un nouveau rassemblement sur la place de la Comédie pour protester contre des suppressions de postes. D’autres acteurs du secteur, également touchés par des coupes budgétaires, étaient présents. Ils envisagent une assemblée générale collective et des actions communes
Les salariés de l’association de prévention spécialisée de l’Hérault (APS 34) commencent à avoir l’habitude de prendre la rue. Au printemps dernier, ils étaient mobilisés contre de potentielles coupes budgétaires du Département de l’Hérault, qui leur avait finalement promis de maintenir leur budget. Mais début juin, Kléber Mesquida, président du Département de l’Hérault, est revenu sur ses engagements, et 12 postes d’éducateurs sont désormais menacés. Après un premier rassemblement la semaine dernière, ils étaient en grève et ont organisé un nouveau rendez-vous sur la place de la Comédie ce jeudi 26 juin avec d’autres acteurs du social.
“On est en train de connaître une vague de licenciements inédite dans notre secteur”, explique Max Muller, salarié d’APS 34 et militant à la CGT action sociale 34. Car APS 34 n’est pas la seule association concernée. Gérald Verrier, délégué central CGT de l’association ADAGES, précise : “Dans notre association, ce sont 13 postes qui sont menacés d’ici la fin de l’année 2025 pour faute d’endettement, au centre social du quartier Croix d’Argent, à l’espace de vie sociale dans le quartier Sabines et dans le quartier de la Devèze à Béziers.”
“Ce sont 600 familles qu’on accompagne sur de l’apprentissage du français, de l’aide à l’insertion, et 300 jeunes qui viennent faire de l’aide aux devoirs chez nous qui seront impactés”, complète Perrine, salariée du centre social de la Croix-d’Argent. “On est censée être huit salariés, mais actuellement on est que quatre, les contrats précaires ne sont pas renouvelés”, souffle-t-elle.
Solidarité et coordination
“Les salariés d’APS 34 ont la pression, s’ils perdent dans leur grève, personne ne peut gagner”, affirme Philippe, salarié du CHU de Montpellier et militant à la CGT-hôpital, venu en soutien avec un chèque de 150 euros de la part de son syndicat pour alimenter la caisse de grève des éducateurs. Même chose pour la CGT-retraités de Montpellier, qui a donné 400 euros dans la caisse de grève. L’organisation trotskyste Révolution Permanente a quant à elle contribué à hauteur de 1 400 euros.
“Maintenant, il faut passer un cap, c’est tout le secteur qui est concerné, ce n’est pas seulement APS 34, nous sommes en train de monter une coordination pour agir ensemble”, continue Max Muller. Cette coordination a déjà prévu de se réunir en assemblée générale du secteur et d’organiser un prochain rassemblement le 4 juillet à 10 heures devant le Conseil Départemental de l’Hérault.
Pour soutenir les grévistes d’APS 34, voici un lien vers leur caisse de grève : https://www.cotizup.com/soseducs
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