Montpellier : grève des éducateurs de la prévention spécialisée
L’Association de Prévention Spécialisée (APS34), qui accompagne les jeunes dans les quartiers populaires de l’Hérault, est en lutte depuis plusieurs semaines en raison d’une menace de baisse de 25% de ses subventions de la part du Département, son principal financeur. Alors que celui-ci a nié sa volonté de se désengager, le personnel s’est tout de même mobilisé ce mercredi 12 mars
Financera, financera pas ? La question se pose depuis plusieurs semaines pour l’Association de Prévention Spécialisée (APS34), qui accompagne les jeunes et les familles des quartiers populaires de l’Hérault. “Début février, le Département a annoncé à la direction, de manière orale, qu’il pourrait il y avoir une baisse de 25% des subventions de la part du Département, ce qui correspond à dix postes”, explique Max Muller, éducateur dans la structure et militant CGT. A partir de cette annonce, les salariés de la structure organisent des assemblées générales, communiquent dans la presse et votent une grève, avec un rassemblement sur la Comédie le 12 mars.
Mais voilà que la veille, le 11 mars, le Département de l’Hérault se fend d’un communiqué de presse (repris dans l’heure par Midi Libre) pour “démentir des rumeurs et des allégations fausses” concernant une éventuelle baisse de subvention. “Cela voudrait dire que notre direction nous a menti et invente des chiffres ?”, s’indigne Max.
Didier Besson, président de l’APS34, confirme pourtant l’information : “Nous avions été informé officieusement lors d’une rencontre avec le Département d’une potentielle coupe budgétaire de 25%, tout en nous disant que ce n’était pas acquis. Nous sommes soulagé de lire ce communiqué, car nous nous étions mis dans la perspectives d’un plan social.”
Une réaction du Département que les salariés interprètent comme une “première victoire”, tout en restant en alerte jusqu’au vote du budget fin mars. Et malgré cette annonce du Département, ils ont tout de même tenu à se mobiliser sur la place de la Comédie pour alerter sur leurs conditions de travail. “Notre budget a déjà été érodé de 400 000 euros depuis 2018”, déplore Didier Besson. Et ce, notamment à cause du désengagement financier de certaines villes du département.
Max, quant à lui, évoque aussi une détérioration sur le terrain : “Cette baisse de subvention toucherait aussi les gens qu’on accompagne. A la Paillade par exemple [Quartier populaire du nord de Montpellier, ndlr], on a des familles mono-parentales, des femmes victimes de violences, des mineurs dans la prostitution, et deux postes ont été supprimés, donc on est passé de huit à six pour 30 000 habitants, avec 5 000 euros de budget de fonctionnement par an, avec des salaires de misère.” L’association a déjà prévu de continuer la mobilisation jusqu’au vote du budget départemental, fin mars.
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