Montpellier : l’Académie de la modernité démocratique organise un débat sur les guerres en cours

Le Poing Publié le 26 mars 2024 à 11:37 (mis à jour le 26 mars 2024 à 11:38)
Et si nous étions déjà en pleine guerre mondiale, et ce, depuis la chute de l’URSS ? C’est la thèse de l’Académie de la Modernité démocratique, qui s’inspire de la théorie et des expériences révolutionnaires kurdes. Un de ses membres invite qui veut à venir en débattre le mardi 2 avril à 18 h 30 au Centre démocratique Kurde de Montpellier. (DR)

Et si nous étions déjà en pleine troisième guerre mondiale, et ce, depuis la chute de l’URSS ? C’est la thèse de l’Académie de la Modernité démocratique, qui s’inspire de la théorie et des expériences révolutionnaires kurdes. Un de ses membres invite qui veut à venir en débattre le mardi 2 avril à 18 h 30 au Centre démocratique Kurde de Montpellier (40 rue du Belvédère)

Au nord-est de la Syrie, dans la région du Rojava, la résistance face aux assauts de la modernité capitaliste s’articule à travers une myriade d’initiatives allant des coopératives locales aux conseils de quartier, comme à la mise en place d’académies dédiées à la formation et à la recherche.

L’Académie de la Modernité Démocratique s’inspire des expériences révolutionnaires au Kurdistan et vise à faire prendre conscience de l’interconnexion historique et mondiale de toutes les luttes contre l’exploitation et l’oppression afin d’aider ces luttes dans le monde entier à gagner en force. Selon ses militants, seule la connexion du travail local avec une perspective globale peut ouvrir une voie pour sortir de la crise.

Site internet https://democraticmodernity.com/

X (ex Twitter) : https://x.com/Democratic_Mode?t=NiK2ElnfQ-ThMtgRLOpEfg&s=09

L’académie vise à susciter des débats et invite les activistes, universitaires, mouvements sociaux et anti-systémiques par le biais de rencontres, à favoriser un échange international en tissant des liens. Toutes les composantes sont invitées à venir discuter ce mardi 2 avril à 18 h 30 au Centre Kurde de Montpellier, 40 rue du Belvédère, arrêt Pergola, ligne 3 du Tramway autour du texte suivant : « Opportunités et dangers de la troisième guerre mondiale ».

La brochure

Le texte est disponible à la lecture en cliquant ici.

La brochure “Opportunités et dangers dans la troisième guerre mondiale” constitue une invitation ouverte à engager un dialogue approfondi sur les enjeux de l’analyse internationale.

Les nouvelles générations émergent avec la conviction de transformer un monde en crise. Cette lutte s’organise dans un contexte d’escalade des guerres, de montée des tensions entre les acteurs impérialistes, de conflits sur les ressources et de destruction de l’environnement, de féminicides, de crime organisé, de montée du fascisme et des politiques racistes, nationalistes et militaristes – un contexte qui peut être qualifié de troisième guerre mondiale

Cette Troisième Guerre mondiale en cours, est une réalité complexe caractérisée par une myriade de conflits souvent mal interprétés comme étant indépendants les uns des autres.

Les différentes dimensions de cette Troisième Guerre mondiale, comprennent toutes les intensités de la guerre, les guerres économiques, les alliances flexibles et l’utilisation des médias comme outil idéologique.

Il suffit de se remémorer notre propre expérience de vie pour comprendre que l’histoire telle que nous la percevons est souvent façonnée par le pouvoir en place, conduisant à des désastres, manipulations, conquêtes, et guerres d’extermination au profit des élites et de projets d’accumulation et de dépossession criminels.

Examinons par exemple ces bénéficiaires de l’augmentation mondiale des prix alimentaires. L’influence manipulatrice, les mensonges éhontés et la fabrication de vérités dominantes éclatent devant nous. Nous sommes soumis à la faim et à ses conséquences basées sur des narrations falsifiées, que nous acceptons docilement sans même réaliser notre obéissance.

Nous sommes plongés dans un contexte de guerre totale visant l’asservissement ou l’élimination de la population. Cela s’accompagne de la capture et du contrôle des ressources et des populations pour l’accumulation de capital et de puissance.

Les défis actuels ne découlent pas uniquement des conflits entre les Etat-nations, mais également des forces supranationales, ce qui accentue la compétition pour le contrôle mondial des ressources et des marchés.

Si la guerre froide a été caractérisée par un affrontement entre le capitalisme et le communisme d’État, depuis l’effondrement de l’Union soviétique, la troisième guerre mondiale sévit, marquée par une rivalité inter-impérialiste, basé sur basé sur la concurrence entre différents pôles d’accumulation.

La “fin de l’histoire”, jadis proclamée à la chute de l’Union soviétique, semble avoir cédé la place à un système mondial capitaliste, se débattant dans ses propres contradictions.

L’hégémonie traditionnelle du camp occidental est remise en question par l’émergence de la multipolarité incarnée par les BRICS, entraînant une intensification des tensions mondiales et des réactions telles que l’expansion et la contre-offensive de l’OTAN.

Dans cette lutte pour le pouvoir et la domination, deux forces capitalistes majeures semblent s’affronter. Ce conflit interconnecté, de “guerre par procuration”, se diffuse comme lutte de pouvoir au sein du capitalisme. Entre néolibéralisme représenté par les États-Unis et l’Europe, et autoritarisme incarné par la Chine et la Russie, les empires révèlent deux facettes d’une même médaille, partageant la même logique de pouvoir.

La reconnaissance de cette réalité, nous permet de nous organiser en alternatives de résistance et d’adopter des mentalités différentes. Cela implique de libérer nos corps, nos imaginaires, et la terre des griffes des puissances étatiques coloniales, patriarcales, et capitalistes, engagées dans une guerre contre la vie.

La résistance organisée contre le capital, les rébellions et leurs insoumissions à l’État-nation les mouvements sociaux, l’organisation pour la liberté et la vie face à la capture, nous invite à ne pas abandonner. Persister, ne pas se vendre, n’exigent pas que nous nous tricotions, la vie en dépend.

L’internationalisme socialiste traditionnel fut critiqué pour ses liens avec l’hégémonie des États-nations, menant à des politiques alignées sur les intérêts nationaux, contribuant alors à l’hégémonie capitaliste moderne. Une redéfinition de l’internationalisme met l’accent sur le rejet de l’hégémonie et la promotion de relations basées sur la solidarité, la liberté sociale, l’égalité et la démocratie.

Cette nouvelle vision de l’internationalisme considère le socialisme comme un mode de vie moral, spirituel et politique libérateur, axé sur la lutte pour l’égalité et la justice. Des alternatives émergent, offrant des opportunités de solidarité et créant un nouveau type d’internationalisme axé sur des relations authentiques et une compréhension mutuelle qui doit se traduire dans la vie quotidienne, au-delà des conférences, pour devenir une attitude et un mode de vie.

“La lutte pour le socialisme doit commencer aujourd’hui, en commençant par construire la socialité de vie communautaire.”

Mustafa Karasu, de l’Union des Communautés du Kurdistan

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