Montpellier : les souvenirs de Sainte-Soline remémorés sous la pluie

Elian Barascud Publié le 25 mars 2024 à 21:06
Quelques dizaines de personnes se sont rassemblées sous la pluie à Montpellier un an après la manifestation de Sainte-Soline. ("Le Poing")

Un an après la manifestation contre les mégabassines à Sainte-Soline et l’intense répression qu’elle a subie, quelques dizaines de personnes se sont réunies ce lundi 25 mars devant le commissariat de la Place de la Comédie pour une action symbolique

Des chants et des ballons de baudruches éclatés, pour faire résonner le souvenir de Sainte-Soline. C’est ce que sont venues faire quelques dizaines de personnes, sous la pluie, devant le commissariat de la Place de la Comédie ce lundi 25 mars. Il y a un an, la manifestation contre les mégabassines de Sainte-Soline virait à la scène de guerre, avec plus de 200 blessés.

Alors qu’on a vu des violences sidérantes de brutalité, ce sont les manifestants qui ont été traités de terroristes et quelques porte-paroles ont été arrêtés et désignés comme organisateurs”, dénonçait une personne lors de la prise de parole du rassemblement. “Le gouvernement a voulu faire taire une mobilisation et un espoir collectif par la mutilation de masse. Ce soir, nous sommes toujours déterminés à faire entendre nos voix et nos revendications pour le partage de l’eau”, a continué une militante au mégaphone.

De son côté, le collectif Bassines non merci a annoncé lancer une plainte collective contre Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et l’accusent d’avoir menti sous serment sur le déroulé des évènements lors de la commission d’enquête parlementaire du 5 octobre.

Des nouvelles du S.

Parmi tous les blessés de Sainte-Soline, deux ont été dans le coma après avoir été touchés par des armes policières. C’est le cas de S., dont les camarades communiquent régulièrement sur son état de santé tout en dénonçant la barbarie d’État qui s’est déployée ce jour-là. Ils ont publié un communiqué un an après : “Le S, après un échec d’opération due à une infection en octobre dernier, a été de nouveau opéré. L’objectif de l’opération (cranioplastie) était de reconstituer la boite crânienne percutée par la grenade.Tout s’est bien déroulé et le S a de nouveau un crâne opérationnel ! C’est une étape-clé dans son processus de reconstruction qui a été franchie. Il continue à récupérer chaque jour des aptitudes, au prix d’efforts de rééducation importants. De lourdes séquelles persistent, mais sa détermination et la solidarité qui la nourrit nous renforce dans ce qu’on a défendu depuis le début : le refus de s’écraser. Preuve s’il en fallait qu’il ne faut jamais rien lâcher, quelle que soit la force des puissants. En être ici un an après la tentative de meurtre, ça donne l’impression de sortir vainqueur d’une défaite !”

Ils ajoutent : “À l’heure des bilans, que tirer de Sainte-Soline ? La manifestation du 25 mars 2023 a été l’occasion pour nombre d’entre nous de participer à un élan collectif puissant autour du refus en acte de céder, ne serait-ce qu’un pouce de terrain, aux intérêts capitalistes, ici contre un projet d’accaparement de l’eau au profit d’une industrie agraire faiseuse de cancers, de pauvres et de sécheresses. Tandis que certaines fractions politiques ont fait de la lutte contre les grands projets un programme à long terme pour la constitution d’un camp social-démocrate que nous gerbons, nous y avons participé principalement pour ce que ce moment représentait : une reprise d’initiative en faveur de la force collective. […] Nous qui sommes des milliards, nous les exploités, avons aussi un langage qui nous est propre et s’invente au gré des luttes. Il parle de solidarité, de force collective et de victoires, y compris dans les moments les plus sombres de leur Histoire comme aujourd’hui. Il permet aussi de désigner un horizon : celui d’une révolution mondiale, seule visée suffisamment ambitieuse pour gagner la puissance de libération nécessaire à la mise en PLS de ce monde de merde ! On ne lâchera pas l’affaire.

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