Montpellier : l’avenir de la Cité Bergère évoqué en Conseil municipal

Des riverains du quartier des Beaux-Arts étaient rassemblés devant l’Hôtel de ville, ce jeudi 16 octobre, pour défendre la Cité Bergère, dernière parcelle agricole du centre-ville, menacée par un projet immobilier. Le sujet a fait l’objet d’un vœu sans vote en Conseil municipal, où Coralie Mention, élue écologiste d’opposition, a proposé le rachat de ces terres par la Ville
Leur pétition, lancée à la fin de l’été, a récolté 26 000 signatures. En ce jeudi 16 octobre, jour de Conseil Municipal, des riverains du quartier des Beaux-Arts sont venus devant l’Hôtel de ville de Montpellier pour demander la préservation de la cité bergère, dernière parcelle agricole du centre-ville.
Ce terrain de maraîchage familial, dont les produits frais sont vendus aux habitants du quartier, est aujourd’hui menacé par un projet de construction de deux immeubles de plus de 15 mètres de haut. Les riverains craignent notamment que le chantier entraîne la disparition d’un paysage encore préservé au profit du béton, l’aggravation des risques d’inondations par imperméabilisation des sols, une hausse du bruit et du trafic, ainsi qu’une perte de biodiversité favorisant la chaleur urbaine et la sécheresse.
Si la mairie s’est engagée à préserver 80% de la parcelle pour construire sur les 20% restant via le dernier Plan Local intercommunal d’urbanisme, voté cet été, les opposants au projet n’ont pas le même chiffre. “D’après nos calculs, on serait plus sur du 60/40”, précise, Lucie, membre du collectif “préservons la cité bergère.“ Selon elle, une construction sur ce terrain “mettrait en péril le modèle économique des maraichers qui exploitent ces terres.”
Un rachat par la Ville ?
Le sujet de la cité bergère intervient en fin de Conseil municipal, après que celui-ci ait voté en faveur de la suppression d’une zone d’aménagement concerté sur les coteaux de Malbosc, préservant ainsi 30 hectares de terres naturelles. “Il faut de la cohérence”, martèle Alenka Doulain, élue d’opposition MUPES (Montpellier pour l’union populaire écologique et sociale, proche LFI), à l’origine du vœu sur la question. S’adressant à Michael Delafosse, maire de Montpellier, elle questionne : “Je vois une contradiction : vous avez écrit en octobre 2023 à l’enseigne Carrefour pour vous opposer à l’implantation d’un magasin aux Beaux-Arts, pourquoi vous n’écrivez pas aux promoteurs immobiliers pour vous opposer à cette construction ? “
Coralie Mention, élue d’opposition écologiste, rebondit en proposant “le rachat de la parcelle par la Ville pour en faire un parc nourricier” afin de “promouvoir l’essor d’une alimentation saine et transparente”. “Ayez le même courage que Georges Frèche dans les années 90 quand il a racheté les terres du parc Clémenceau pour les préserver”, lance-t-elle à Michaël Delafosse, qui voit le défunt maire socialiste de Montpellier comme un mentor.
L’actuel locataire de la mairie répond alors que le rachat est “envisageable”, tout en admettant ne pas connaître le prix de cession. Il précise également qu’une rencontre avec les propriétaires de la parcelle et les riverains est prévue le 6 novembre. Le vœu, quant à lui, n’a pas fait l’objet de vote, car “déposé trop tard”, selon l’édile.
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