Montpellier : le combat d’Annie et ses camarades pour l’accès au logement social continue

Elian Barascud Publié le 3 juillet 2024 à 12:34
Les camarades d'Annie, membres du Parti des Travailleurs, ont organisé un rassemblement devant la préfecture de l'Hérault pour dénoncer le manque de logements sociaux à Montpellier. ("Le Poing")

A la suite de la mort de son propriétaire et de la mise en vente prochaine de son logement, Annie, une Montpelliéraine de 78 ans, risque de se retrouver à la rue fin août malgré ses demandes répétées de logement social. Après avoir adressé une lettre ouverte au maire et au préfet, elle et son organisation, le Parti des Travailleurs, ont organisé un rassemblement devant la préfecture ce mardi 2 juillet

Le Poing en parlait dans ses colonnes le 31 mai dernier : Annie, ancienne assistante sociale de 78 ans, avec une petite retraite ne lui permettant pas de se loger dans le privé, voit son bail arriver à terme fin août à la suite de la mort de son propriétaire et la volonté de ses héritiers de vendre, sans solution de relogement. Entre 2007 et 2015, alors qu’elle travaillait encore comme auxiliaire de vie en vivant chez la personne qu’elle aidait, elle a multiplié les demandes de logements sociaux auprès de la Métropole de Montpellier. “On me répondait qu’en tant que femme seule je ne trouverai pas.” En 2015, elle s’est installée dans le T2 qu’elle occupe actuellement, grâce à l’intermédiaire d’un proche. L’an dernier, elle a refait une demande de logement social. “On m’a proposé le quartier du Petit-Bar, mais je devais donner une réponse dans un délai très court sans possibilité pour moi de visiter le logement, j’ai refusé.”

Une demande pour un logement social d’urgence réitérée le 24 avril dernier. Réponse de la Métropole, datée du 15 mai : “Votre demande a bien été reçue dans nos services. c’est avec la plus grande attention que nous avons pris connaissance de votre correspondance par laquelle vous nous faites part de vos difficultés pour l’accès à un logement social. En 2023, il a été enregistré plus de 33 500 demandes sur la Métropole dont seulement 10% ont été satisfaites.”

Après avoir écrit une lettre ouverte au maire de Montpellier Michaël Delafosse et au préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch pour dénoncer non pas “un problème isolé mais d’une affaire qui regarde tout le corps social“, et lancé une pétition ayant récolté 900 signatures, elle et ses camarades du Parti des Travailleurs, dans lequel elle milite, ont organisé un rassemblement devant la préfecture de l’Hérault ce mardi 2 juillet.

“Tous les gouvernements de la Vème République, de droite, de gauche, de cohabitation ont abandonné l’aide à la construction de HLM”, a dénoncé, Claire, une camarade d’Annie, dans sa prise de parole, avant de reprendre : “L’argent existe, 413 milliards financent le plan de programmation militaire. Pour alimenter la guerre, les robinets sont grands ouverts, alors que 200 milliards permettraient la construction d’un million de logements. Le ministre Kasparian de Macron, prévoit en plus, une loi où le maire d’une commune choisirait à qui attribuer le logement neuf dans sa commune. Cette « préférence communale » du gouvernement Macron ouvre la voie à la « préférence nationale » du RN. Nous le disons clairement : nous ne voulons ni de la ségrégation de l’une, ni de l’apartheid de l’autre.[…] Selon le site de la « fondation Abbé Pierre », en 2022, dans l’Hérault, sur 37 160 demandes de logements, 4 860 ont été attribués. Et 38 251 personnes habitent en “parc privé dans des logements “potentiellement indignes” ! Pour de plus en plus de familles, il faut choisir entre payer un loyer et se nourrir correctement. Montpellier, ville universitaire, n’arrive pas à loger ses étudiants. […] Au manque de logements abordables, s’ajoute un autre fléau : la spéculation et dans l’Hérault, nous sommes servis ! .En 2023, à Montpellier, les prix au m² des maisons et des appartements ont augmenté de 25,7 % .Les locations flambent, le tourisme accentue la hausse. Selon « 20 Minutes », sur Airbnb plus de 5.000 logements sont proposés à la location. Le maire, Michaël Delafosse (PS), lors du conseil municipal de lundi 10 juin a lui-même estimé à « au moins 400 » le nombre de logements Airbnb qui auraient pu bénéficier à des familles. Mais Monsieur le Maire, vous avez le pouvoir de réquisitionner. ? Que faites-vous ?”

Une question qu’Annie et ses camarades comptent bien aller poser en mairie lors d’un prochain rassemblement pour interpeller Michaël Delafosse.

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