Montpellier : le préfet interdit une nouvelle manifestation pro-Palestine à cause d’une banderole

Elian Barascud Publié le 25 avril 2025 à 15:08
Près de 2 500 personnes ont manifesté en soutien à la Palestine et pour un cessez-le-feu le samedi 4 novembre à Montpellier.

Le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, a interdit la manifestation en soutien à la Palestine prévue ce samedi 26 avril au départ de la place de la Comédie à Montpellier à 15h. En cause, une banderole visant le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, affichée lors de plusieurs évènements, qui a fait l’objet d’une plainte de sa part

Par la publication d’un arrêté, le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, a interdit une nouvelle fois une manifestation de soutien à la Palestine, prévue ce samedi 26 avril à 15 heures. Il reprend mot pour mot les arguments de ses précédents arrêtés sur de prétendus “troubles à l’ordre publics”. Arguments pourtant invalidés par une décision du tribunal administratif de Montpellier du 15 février dernier, qui déclarait : “Il résulte de l’instruction que le préfet de l’Hérault ne justifie pas de l’existence de risques de troubles à l’ordre public qui résulteraient de la tenue d’un rassemblement sur la Place de la Comédie des manifestants au début et à la fin de leur manifestation.”

Mais un élément nouveau vient se rajouter à l’arrêté : la présence, le 11 avril dernier lors d’un rassemblement, d’une banderole brandie par l’association BDS-Urgence Palestine (Boycott Désinvestissement Sanction). Sur celle-ci, on pouvait lire “Israël = Génocide, Delafosse complice”, et les deux “S” présents dans le nom du maire de Montpellier étaient typographiés de manière à rappeler le logo des Schutzstaffel (SS), une des principales organisations du régime nazi. l’édile socialiste avait alors porté plainte en diffamation, accusant BDS d’antisémitisme, le tout relayé massivement dans la presse dominante locale.

Pourtant, cette banderole n’est pas nouvelle, elle est visible depuis un an dans les manifestations et rassemblements de soutien à la Palestine sur Montpellier. Alors pourquoi un tel timing ? La veille, le 10 avril, en Conseil municipal, Michaël Delafosse, sous la pression de son aile gauche, avait annoncé que la “Journée de Jérusalem, capitale une et indivisible de l’Etat d’Israël” (position contraire au droit international), célébrée chaque année par le centre culturel juif Simone Veil, ne se tiendrait plus dans un lieu public comme c’était le cas auparavant (en présence de tout les barons socialistes locaux).

Selon BDS, cette plainte relève d’une “opération de diversion”, qui “permet au maire d’éviter de s’expliquer sur son recul politique.” Pour rappel, BDS demande l’interdiction préfectorale de la journée de Jérusalem pour trouble à l’ordre public en raison de son non-respect du droit international.

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