Montpellier : les agents de sécurité du CHU en grève contre la réorganisation de leurs temps de travail
Ce mardi 9 avril, les agents du PC sécurité du CHU de Montpellier étaient en grève devant le bâtiment administratif de l’hôpital pour s’opposer à une nouvelle organisation de leurs plannings
Pendant que des merguez cuisent sur la plancha de la CGT, devant le bâtiment administratif du CHU de Montpellier, les agents de sécurité en grève se rassemblent. Le conflit dure déjà depuis plusieurs semaines au sujet de la réorganisation du temps de travail de ces salariés. « On avait posé un préavis pour pouvoir être écouté » explique Alain, un des agents en grève. « Nous l’avions levé parce qu’il y a eu des négociations, mais nous ne sommes pas tombé d’accord. »
Au centre des débats, une réorganisation des plannings qui entraînerait l’alternance jour nuit à 50 % chacun : « Actuellement je fais environ 10 % de nuit, donc une ou deux fois par mois. Si la réorganisation est actée je me retrouverai à travailler le lundi de 6h30 à 18h30 et la nuit du mardi », continue Alain. Aujourd’hui, plus de la moitié des effectifs des agents de sécurité sont en grève selon la CGT, qui alertait déjà la semaine dernière sur des intimidations qu’auraient subit les employés mobilisés et particulièrement les CDD.
Un roulement critiqué par les salariés, qui dénoncent des risques pour leur santé physique et mentale : « Certaines études scientifiques évoquent l’augmentation de risques de cancer, de problème de thyroïde… ça risque d’augmenter les arrêts maladies à terme », précise l’agent, dans sa tenue rouge. À cela se rajoute d’éventuelles problèmes pour la vie personnelle : « Cela peut poser problème dans la vie de couple, ou quand on est aidant. » Sébastien, son collègue, dont la femme est handicapée, approuve.
« Hier, il y aune réunion avec la direction, on n’était pas loin d’un accord, ils sont prêt à négocier sur une répartition du temps de travail de l’ordre de 40 % nuit, 60 % jour, mais on demande du 30/70 », explique de son côté Pierre Renard, délégué syndical de la CGT au CHU de Montpellier.
Par ailleurs, la CGT demande trois jours de repos compensateurs en plus pour les agents de sécurité au titre de l’habillage/déshabillage : « Dans les métiers où il faut changer de tenue, il faut être à l’heure en tenue de travail donc ça veut dire arriver plus tôt et repartir plus tard pour se changer. On demande donc des jours pour composer, comme ont les infirmiers. »
Question de formation
De plus, Alain insiste sur les différences entre le travail de jour et le travail de nuit. « C’est pas le même travail, les contrôle de sécurité incendie se font le jour et pas la nuit mais la nuit, on est peu, et en cas d’urgence, il faut agir. Chaque poste à ses spécificités. » Ce qui conduit les salariés à demander des formations pour pallier ces différences. « L’hôpital s’agrandit et se modernise, un grand labo est en train de se construire sur le site du CHU, avec des normes de sécurités particulières, il y a un enjeu de formation pour tous les agents. » Ces différences de formations sont également observées avec agents de sécurité privés embauché par l’hôpital, à hauteur de vingt équivalent temps pleins. Un chiffre qui fait souffler Pierre Renard. « L’hôpital public, c’est sensé être du public, pas du privé… »
Les agents espèrent être reçu par la direction en fin de journée, et n’excluent pas de reconduire le mouvement demain.
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