Montpellier : les interpellés de la manifestation contre la loi sécurité globale convoqués au tribunal

Le Poing Publié le 30 novembre 2020 à 20:54 (mis à jour le 1 décembre 2020 à 16:06)
Fin de manifestation contre la loi sécurité globale le 28 novembre 2020. Photo de Samuel Clauzier.

Les deux personnes interpellées à la fin de la manifestation de ce samedi 28 novembre à Montpellier contre la loi sécurité globale ont été placées en garde à vue et attendent maintenant leur convocation devant la “justice”.

Le premier, alpagué place de la Comédie par la gendarmerie mobile, est sorti de l’hôtel de police dimanche autour de 16h30 avec une convocation.

La seconde, interpellée sur le bas du boulevard du Jeu de Paume, a été déférée devant le tribunal de grande instance de Montpellier ce lundi à 14 heures, après près de 48 heures de garde à vue. Elle est accusée d’avoir “par l’effet d’une substance explosive, d’un incendie ou de tout autre moyen de nature à créer un danger pour les personnes, tenté de dégrader volontairement un bien au préjudice de la commune de Montpellier […] en poussant une poubelle en feu sous l’arbre de noël installé sur la Comédie, ladite tentative, manifestée par un commencement d’exécution n’ayant été interrompu ou n’ayant manqué son objet que par une circonstance indépendante de la volonté de son auteur”, et de possession d’une arme de catégorie D – une bombe lacrymogène.

Sous le coup d’un sursis lié au mouvement gilet jaune (pour dissimulation du visage et participation à un attroupement en vue de commettre des violences), elle a refusé la comparution immédiate. Elle sort donc sous un contrôle judiciaire strict, qui inclut une obligation de trouver une formation ou un travail, l’interdiction de manifester à Montpellier et dans l’Hérault et un pointage hebdomadaire au commissariat. Date du procès : le 20 janvier.

Jean-Marc Aubert, grande plume du média d’e-metropolitain (actu.fr), ne déroge pas à ses habitudes de journalisme de préfecture : dans un article publié dimanche en fin d’après-midi, il sort à propos de cette affaire les infos qui, avant même la fin de la garde à vue, ne sont accessibles qu’à ceux qui se fournissent directement auprès de fréquentations policières, sans confrontation. Allant jusqu’aux fréquentations politiques de l’intéressée, qualifiée de “proche des anars”.

À noter aussi l’éclairante intervention dans cette affaire de François Villette, politicien de droite et nouveau bras droit du maire PS de Montpellier Michaël Delafosse, délégué aux questions de sécurité, habitué aux commentaires sur la mobilisation contre la loi sécurité globale, qui exprime sur facebook ses remerciements aux policiers qui, en empêchant l’incendie, ont “permis à nos enfants de s’échapper de cette époque si troublée.” Plutôt défraîchie comme échappatoire…

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