Montpellier : les jurys de bac de la cité scolaire Françoise Combes auraient connus des « irrégularités »

Le Poing Publié le 5 juillet 2019 à 19:15 (mis à jour le 5 juillet 2019 à 19:16)

Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a tenu sa promesse : tous les candidats au baccalauréat ont pu aujourd’hui découvrir leurs résultats. Mais dans quelles conditions ? Pour protester contre la loi Blanquer, des professeurs ont refusé de transmettre des notes. On parle de plus de 120 000 copies non-rendues selon le collectif « Bloquons Blanquer », et de 30 000 selon les autorités. Dans l’académie de Montpellier, on compte une cinquantaine de professeurs grévistes selon Sud Éducation. Pour contourner le problème, le ministre a décidé de remplacer les notes manquantes par « la note du contrôle continu de l’année [qui] sera donnée à titre provisoire. Si en début de semaine on a la copie et que la note est meilleure, c’est cette note-là qui sera retenue. Sinon, la note provisoire sera la note définitive » (BFM, 03/07). Ainsi, en plus de la liste des élèves admis, recalés, ou qui devront passer en rattrapage, un autre panneau affichant la liste des élèves dont une ou plusieurs notes sont provisoires a été installé.

Rupture de l’anonymat et de l’égalité de traitement ?

Plusieurs dizaines de professeurs se sont rassemblés hier devant le rectorat de Montpellier pour pointer du doigt une soixantaine de jurys de délibération qui se sont déroulés avec des « irrégularités énormes » dans l’académie de Montpellier, dont le « 1011, 1013 [et] 1014 », c’est-à-dire trois des quatre jurys de la cité scolaire Françoise Combes. Le Poing a récolté un témoignage relatant la soirée du jeudi 4 juillet à Françoise Combes au cours de laquelle les résultats ont été rentrés : « En constatant qu’il manquait des notes, les présidents de jury se sont regroupés et ont décidé de ne pas délibérer. Ils sont partis manger, et quand ils sont revenus, la proviseure était en train de rentrer les notes. Il y a ensuite eu une visioconférence entre la proviseure et les services du rectorat pour étudier les dossiers litigieux, quand un élève est proche de la moyenne par exemple. Donc ce ne sont pas les jurys réguliers qui ont tranché. » Discuter du cas précis d’un élève pour lui attribuer une note signifierait rompre avec un principe fondamental du baccalauréat : l’anonymat.

Par ailleurs, selon une professeure en grève, « l’attribution des notes dans le cas de copies non rendues ne s’est pas effectuée de la même manière partout », c’est-à-dire que la note du contrôle continu n’aurait pas forcément toujours été pris en compte pour définir la note du baccalauréat, « ce qui ouvre la voie aux méthodes les plus farfelues ». Et ce qui entrainerait la rupture d’un autre principe fondamental : l’égalité de traitement entre tous les candidats.

À Montpellier, les professeurs en grève ont décidé de rendre toutes les notes le lundi 8 juillet.

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