Montpellier : les profs mobilisés contre l’expulsion programmée d’un vacataire étranger

Le Poing Publié le 14 octobre 2019 à 18:28 (mis à jour le 14 octobre 2019 à 18:29)
Photo initialement publiée sur la page facebook "Sud Éducation Hérault"
À l’initiative du syndicat Sud Éducation 34, une centaine de personnes se sont rassemblées ce lundi matin devant la préfecture de Montpellier pour dénoncer l’expulsion programmée d’un professeur vacataire étranger. La mobilisation s’est soldée par une demi-victoire.

Racisme d’État

Dans son communiqué, le syndicat rappelle le parcours de l’enseignant : « Moustapha vit en France depuis septembre 2011. Physicien de formation, il est embauché comme contractuel par l’éducation nationale depuis février 2017. Il enchaîne les contrats courts dans des conditions difficiles : postes partagés dans des établissements éloignés de son domicile, éducation prioritaire, sans rémunération pendant les vacances scolaires. À la rentrée 2019, il est affecté sur un poste à l’année dans deux collèges d’éducation prioritaire de Montpellier (Gérard Philippe et Arthur Rimbaud). Il reçoit le 14 septembre dernier une obligation de quitter le territoire français (OQTF) sous 30 jours, alors que son titre de séjour était valable jusqu’en décembre 2020 ! »

La préfecture de l’Hérault a justifié cette OQTF par des bisbilles administratives : Moustapha aurait été recruté sans passer par les organismes de recrutement du service public qui prévoient un délai réglementaire pour vérifier qu’aucun français ne puisse être embauché à la place d’un étranger. Cette mesure de préférence nationale est clairement raciste, et de plus, elle n’a pas lieu d’être dans ce cas, les rectorats pouvant bel et bien recruter directement via des candidatures spontanées.

Une délégation a été reçue par le sous-préfet pour demander l’annulation de l’obligation de quitter le territoire pour Moustapha ainsi que l’attribution d’un titre de séjour permanent, et de manière plus globale, la régularisation de tous les travailleurs sans-papiers, dans un contexte de précarisation du service public et de manque de moyens humains dans l’enseignement primaire et secondaire.

OQTF reportée, mais pas annulée

Une délégation a été reçue par le sous-préfet pour demander l’annulation de l’OQTF pour Mustapha et l’attribution d’un titre de séjour permanent, et la régularisation de tous les travailleurs sans-papiers, dans un contexte de précarisation du service public. Peu après onze heures, la délégation est ressortie avec le sourire aux lèvres : Moustapha va pouvoir rester en France avec un titre de séjour valable jusqu’en août. « C’est par la mobilisation que notre collègue n’a pas été expulsé s’est félicité un délégué syndicat. Quand on était à l’intérieur de la préfecture, on nous a plusieurs fois fait remarquer le barouf que vous mettiez à l’extérieur, mais sans ce barouf, on ne nous aurait jamais reçus ! »

Face aux politiques racistes, une seule solution : la mobilisation !

Ernest LaBoucle

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