Montpellier : les syndicats dénoncent une situation insoutenable à l’hôpital

Elian Barascud Publié le 14 janvier 2025 à 17:37 (mis à jour le 14 janvier 2025 à 18:35)
Le 9 janvier, la CGT du CHU de Montpellier a réalisé un signalement pour "danger grave et imminent" à la direction en raison d'une saturation des urgences. ("Le Poing")

Face aux manque de moyens à l’hôpital conduisant à une surcharge, renforcée par l’actuelle épidémie de grippe, la CGT du CHU de Montpellier a réalisé un signalement pour danger grave et imminent. Ses militants et ceux de Force Ouvrière ont appelé à un rassemblement devant l’établissement ce mardi 14 janvier en vue d’une rencontre avec la direction pour demander, entre autres, des réouvertures de lits

“Il n’y a pas assez de brancards, on a l’impression de faire de la médecine de guerre. On est épuisé. On n’est pas respecté, et on a l’impression de ne pas respecter nos patients.” Ces mots, ce sont ceux de Nathalie, une infirmière des urgences du CHU de Montpellier. Avec quelques unes de ses collègues, elle est venue ce mardi 14 janvier au rassemblement organisé par la CGT et Force Ouvrière en vue d’une rencontre avec la direction de l’établissement. “On alerte chaque année depuis le Covid sur le fait qu’on a une surcharge de patients au moment de l’épidémie de grippe, mais rien n’a été fait”, poursuit-elle. “On attend que les cliniques prennent un peu le relai, au lieu de ça, leurs patients finissent chez nous car ils ne sont pas assez rentables pour elles. Ici, nous n’avons pas assez de lits d’aval [des lits détachés, par exemple pour gérer des épidémies, ndlr], on n’arrive pas à hospitaliser tout le monde, on est obligé de renvoyer les gens chez eux plus tôt, du coup, ils reviennent…”

La semaine dernière, en réaction à cette situation, les agents ont saisi la CGT afin de réaliser un signalement pour danger grave et imminent. Un signalement qui n’aurait pas été entendu par la direction, selon Pierre Renard, délégué CGT du CHU : “Hier, on a eu une rencontre avec l’Agence Régionale de Santé, on leur a dit qu’il fallait rouvrir des lits, recruter des agents et agrandir les infrastructures. La démographie de la ville augmente, on constate 10% de passages en plus aux urgences depuis le début 2024, mais on n’a pas plus de moyens et d’infrastructures.”

De son côté, Jérôme Bencivengo, secrétaire adjoint de Force Ouvrière à l’hôpital de Montpellier, imagine des pistes : “Des laboratoires du CHU vont déménager, on pourrait très bien récupérer leurs locaux pour agrandir nos services.” Le 3 janvier, son syndicat a écrit à la direction pour alerter sur la situation. “Ils ont immédiatement rouvert neuf lits et mis des agents en renforts, mais c’est insuffisant, il nous faut des travaux d’envergure et plus de moyens”, juge le syndicaliste.

A la sortie de la réunion avec la direction, quelques heures plus tard, Pierre Renard commente : “Ils ont été à l’écoute, mais on n’a pas avancé sur nos revendications, à savoir l’ouverture de lits et le recrutement. On va voir avec les agents ce qu’ils comptent faire, et on va envoyer un courrier pour fixer un nouveau rendez-vous pour discuter en urgence.”

De son côté, Anne Ferrer, directrice du CHU, balaie le sujet du danger grave et imminent, et souligne le fait que l’hôpital “est en train de lancer le recrutement de médecins pour ouvrir des lits en post-urgences.” Elle évoque également un nouveau bâtiment en 2028 en face des urgences, qui sera relié par une passerelle et dans lequel de nouveaux lits seront crées. “Il y a aussi la question de l’amont des urgences avec le SAS [Service d’accès aux soins], qu’on a ouvert cet été, et qui permet de désengorger avec des médecins qui apportent une réponse pour les soins non programmés. On a aussi une maison médicale de garde qui peut accueillir à toute heure.” Le prochain rendez-vous avec les syndicats est ficé au 21 janvier.

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