Montpellier : l’usine Amétyst bloquée par ses salariés
Ce mardi 15 juillet, les salariés de l’usine de méthanisation Montpelliéraine Amétyst, qui valorise des déchets, ont bloqué leur lieu de travail. En cause, le vote programmé en Conseil de Métropole de ce mercredi 16 juillet d’un appel d’offre pour prolonger la délégation de service public de l’unité, qui fait craindre aux salariés un changement d’employeur
Ils sont quasiment soixante à y travailler en trois-huit, sous des températures extrêmes et des odeurs nauséabondes. L’unité de méthanisation Améstyst, à l’ouest de Montpellier, gérée par le groupe Suez via une délégation de service public, produit depuis 2008 du méthane par la fermentation de déchets organiques. Mais voilà qu’un appel d’offre pour prolonger cette délégation de service public et y engager l’ajout d’un incinérateur CSR (Combustible solide de récupération), qui doit être voté ce mercredi 16 juillet en Conseil de Métropole, a mis le feu aux poudres, et a poussé les employés de l’usine à bloquer leur lieu de travail ce mardi 15 juillet.
Selon eux, c’est le groupe Urbaser Environnement, entreprise possédée par le fonds d’investissement américain Platinum Equity (25 milliards de dollars d’actifs avec un portefeuille d’une quarantaine d’entreprises dans le monde), qui aurait gagné l’appel d’offre. Pour Joël Carichon, délégué CGT de l’usine Ametyst, “il faut que la Métropole revienne sur son choix. On était avec Suez, il n’y a aucune raison que ça change. Il se dit que Urbaser pourrait être revendue, on a peur de la casse sociale, surtout chez les intérimaires, à qui Suez a promis des titularisations.”
Les salariés prévoient de se rendre devant le Conseil de Métropole ce mercredi pour se faire entendre. De son côté, René Revol, maire de Grabels et vice-président de la Métropole de Montpellier en charge de la gestion des déchets, affirme “aller à la rencontre des salariés dès jeudi via un comité de suivi pour établir un protocole sur les conditions de travail”.
“Cela fait des mois qu’on veut le rencontrer, jeudi ça sera trop tard”, réagit quant à lui Joël Carichon.
Nos articles sont gratuits car nous pensons que la presse indépendante doit être accessible à toutes et tous. Pourtant, produire une information engagée et de qualité nécessite du temps et de l’argent, surtout quand on refuse d’être aux ordres de Bolloré et de ses amis… Pourvu que ça dure ! Ça tombe bien, ça ne tient qu’à vous :
ARTICLE SUIVANT :
