Montpellier : mouvement de grève chez Ubisoft pour de meilleurs salaires

Elian Barascud Publié le 14 février 2024 à 16:26 (mis à jour le 14 février 2024 à 17:13)
Des étudiants en jeu vidéo sont venus en soutien des travailleurs d'Ubisoft en grève ce mercredi 14 février 2024 à Montpellier. (DR STJV)

Une centaine de salariés du site Montpelliérain de l’entreprise de jeux vidéos Ubisoft étaient en grève ce mercredi 14 février, à l’appel de Solidaires Informatique, du STJV (syndicat des travailleurs du jeu vidéo) et de la CFE-CGC, à la suite de négociations jugées infructueuses sur les conditions de rémunérations

“C’est assez historique”, confie Clément, représentant syndical du STJV (syndicat des travailleurs du jeu vidéo), syndicat majoritaire chez Ubisoft. Ce mercredi 14 février, une centaine de salariés du site montpelliérain de l’entreprise de jeu vidéo étaient en grève pour dénoncer des hausses de salaires insuffisantes par rapport à l’inflation. “Pour la deuxième année de suite, on a une proposition d’augmentation largement en-dessous de l’inflation”, et même “inférieure [au pourcentage] de l’année dernière” précisait Pierre-Étienne Marx, délégué au STJV dans les colonnes de France Info.

“Aujourd’hui on demande à la direction de nous donner les moyens de faire des bons jeux. Pour la première fois l’an dernier, Ubisoft a connu des négociations salariales, car avant, il n’y avait pas de syndicats, donc la direction n’est pas habituée au dialogue social”, résume Clément. Mais lui et ses camarades syndiqués estiment ne pas avoir été entendus. “Les négociations ont eu lieu entre décembre et janvier, sur un temps court, alors qu’on voulait prendre notre temps pour négocier”, explique-t-il. “Le rapport trimestriel sur les chiffres de l’entreprise est tombé début février, on aurait aimé l’avoir avant les négociations”.

Ils dénoncent, en plus des augmentations de salaires pas assez élevées au regard de l’inflation, un système d’augmentation “au mérite”, selon les performances réalisées par le salarié, qui peuvent varier de 1 à 5 % de son salaire, selon une grille d’évaluation jugée “floue et arbitraire”, remplie par les managers après consultation de l’équipe pour demander si le salarié en question sait communiquer, a du “leadership”.

“L’an dernier, seuls les salariés qui ont eu des performances jugées ‘solides ou exceptionnelles” ont eu une augmentation, car la direction nous a dit que l’entreprise avait fait une mauvaise année. Ces augmentations se font en fonctions des salaires de l’année précédente, donc on se retrouve avec des inégalités où deux personnes qui occupent le même poste n’ont pas la même rémunération”, raconte le représentant montpelliérain du STJV.

Ils demandent donc une hausse du taux d’augmentation des rémunérations, en priorité sur les salaires les plus bas, et une renégociation sur les salaires, en attendant de nouvelles négociations en mars sur la qualité de vie au travail. Clément détaille : “On demande également cinq jours de congés en plus. Les studios sont fermés à Noël, on nous oblige à poser des jours, alors qu’on pourrait les poser ailleurs.” La négociation d’un accord sur le télétravail est également dans les cartons des organisations syndicales.

“Les perspectives sont ouvertes. Pour l’instant, je n’ai pas signé l’accord sur les rémunérations, on va voir comment réagit la direction à cette journée de grève nationale sur tous les sites d’Ubisoft France. Aujourd’hui, nous ne sommes pas partis sur une reconductible, mais ce n’est pas impossible que ça reparte en grève plus tard.”, conclut-il.

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