Montpellier : NousSommes écope de 6 000 euros d’amende pour des tags appelant…au vote

Le Poing Publié le 7 février 2024 à 17:44 (mis à jour le 18 avril 2024 à 16:04)
Le mouvement municipaliste Montpelliérain Nous Sommes a écopé d'une amende de 6 000 euros pour des tags appelant au vote. (crédit photo David Richard pour Reporterre, cédé au Poing pour un usage gratuit)

Le mouvement municipaliste Montpelliérain, représenté dans l’opposition par Alenka Doulain, évoque une “répression politique” après avoir tagué des messages appelant à s’inscrire sur les listes électorales en 2022 devant les bureaux de vote

Bon, qu’on se le dise, au Poing, on n’est pas connu pour être des assidus des urnes, et on a souvent bien mieux à faire que d’aller voter les dimanches d’élections, mais pourtant, l’histoire qui suit (presque risible pour nous, majoritairement abstentionnistes) en dit long sur le climat politique montpelliérain.

Car comme l’affirme Cathy Aberdam, porte-parole du mouvement municipaliste Montpelliérain Nous Sommes, “quoi de plus consensuel que d’appeler à s’inscrire sur les listes électorales ?” Pourtant, c’est bien ce qu’il leur est reproché.

En 2022, année d’élections, Nous Sommes décide d’agir contre ce qu’il leur semble être un fléau : l’abstention pour cause de mal-inscription sur les listes électorales. “20 % des gens qui peuvent voter à Montpellier le font. L’abstention profite à la droite” explique Cathy Aberdam.

Après avoir demandé l’autorisation en Conseil Municipal et avoir eu une “fin de non recevoir” (dixit Alenka Doulain, cheffe de file du mouvement dans l’opposition), l’équipe décide (oh les rebelles) de sortir les bombes de peintures, et de taguer des messages tels que “je vis ici, je vote ici” au sol, devant les écoles, qui sont des bureaux de votes.

Mais là, stupeur : lesdits tags sont effacés au bout de quelques jours, alors que d’autres, mitoyens des inscriptions de Nous Sommes, demeurent sur le fronton des écoles. “Et puis le tag au sol est une pratique qui se voit beaucoup à Montpellier, d’autres associations le pratiquent beaucoup et ce n’est pas enlevé”, rage la porte-parole de Nous Sommes.

“Répression politique”

Fin de l’été 2023, soit plus d’un an plus tard, le mouvement, qui a entre-temps changé de siège social, et donc d’adresse, reçoit une enveloppe contenant l’amende pour les tags. 6 000 euros, qui ont depuis été débité directement sur leur compte. De là, les municipalistes tentent des recours et interrogent la mairie pour avoir le détail de ces amendes et pour savoir combien coûte l’enlèvement des tags. Selon eux, ils n’ont jamais eu de réponse.

“Répression politique”, tempête Alenka Doulain. Les mots sont lâchés. “Quand on veut affaiblir un opposant politique, on le tacle au portefeuille”, complète Cathy Aberdam, qui lâche, amère : “Avoir une parole publique sur la participation des citoyens, c’est bien, quand c’est suivi des faits, c’est mieux. Cela en dit long sur le respect des oppositions, c’est un aveu de fébrilité de la majorité”, argue-t-elle, en citant comme exemple supplémentaire de cette “répression” la récente convocation du Quartier Généreux, bar associatif monté entre autres par des membres du mouvement, devant la police.

Bref, Pour un Delafosse en dérive, ces tags au sol semblent être juste un paillasson où s’essuyer les pieds sur ce qu’on croyait être le sacro-saint “devoir électoral”. Nous sommes… perdus !

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