Montpellier : nouveau blocage de la circulation pour les riverains des quatre boulevards
Ce mardi 10 septembre, des membres du collectif des riverains des quatre boulevards ont bloqué la circulation au niveau du boulevard Berthelot pour dénoncer le bruit et la pollution qu’ils subissent à cause du plan de circulation de la Ville, qui a selon eux fait augmenter le trafic devant leurs habitations. Ils demandent la mise en place d’une circulation en pétales pour que les voitures contournent le centre-ville
Malgré le récent rejet de leur recours au tribunal administratif pour contester un arrêté municipal de circulation, les riverains des quatre boulevards ne désarment pas. Ce mardi 10 septembre, les habitants des boulevards Rabelais, d’Orient, Bethelot et Vieussens organisaient leur dixième blocage de la circulation en deux ans, sur le boulevard Berthelot. Ils protestent contre une augmentation de la circulation sur ces axes due au passage de deux de ces rues à double-sens à la suite de la fermeture de l’avenue Albert Dubout, générant bruit et pollution. “La circulation a été multiplié par trois !”, souffle une riveraine, excédée. “Globalement, les automobilistes comprennent notre démarche”, constate une Corryne Basagana, membre du collectif.
A #Montpellier le @collectif_3 des riverains des 4 boulevards bloque actuellement le blvd Berthelot pour dénoncer le plan de circulation de la ville, qui selon eux, exposent les habitants à des taux de bruits et de pollution importants. Ils demandent une circulation en pétale pic.twitter.com/Y2sciLUtRH
— Le Poing – Montpellier (@lepoinginfo) September 10, 2024
Concernant le bruit, une expertise judiciaire, présentée au tribunal administratif le 29 août dernier, démontrait que le nombre de décibels enregistrés sur le boulevard Rabelais dépassaient les normes prévues par le Code de l’environnement. “Au niveau de la pollution, on est quatre fois au dessus du seuil de pollution au dioxyde de carbone fixé par l’OMS Selon l’association Atmo France”, précise Alain Makinson, président de l’association des riverains des quatre boulevards. Janine, une habitante, commente : “Quand je veux étendre le linge sur ma terrasse, je passe un chiffon sur mon fil à linge, et le chiffon est tout noir. Avant, ce n’était pas le cas.”
A noter la présence sur le blocage du député écologiste héraultais Jean-Louis Roumégas, qui a écrit une lettre au maire de Montpellier Michaël Delafosse pour lui demander de “reprendre le dialogue avec les habitants et à organiser la concertation qui aurait dû précéder votre décision.” Si les riverains ont déjà pu recevoir du soutien de divers élus “de toutes étiquettes” sur les réseaux ou à travers des interventions, c’est la première fois selon eux qu’un représentant de l’État se rendait sur un de leurs points de blocage.
Inquiétudes sur le “plan mobilités 2032”
La semaine dernière, les riverains des quatre boulevards étaient présents à une réunion publique organisée par la métropole concernant le schéma des mobilités à l’horizon 2032. Si celui-ci a pour objectif de faire passer la part de véhicules de 58 à 45%, le collectif se sent lésé. “Le Plan de Mobilité 2032, tel qu’il est présenté par la Métropole, ne semble pas répondre à une problématique essentielle : la réduction du trafic de transit sur les 4 boulevards Sans la fermeture complète de cet axe en « poches étanches », pour une circulation en pétale, les quatre boulevards continueront d’attirer un trafic de transit important, actuellement estimé à 17 000 véhicules par jour auxquels s’ajoutent plus de 400 bus transitant exclusivement sur le boulevard Berthelot. En effet, depuis l’été 2022, ces boulevards sont devenus une voie rapide inadaptée reliant l’est à l’ouest, se substituant principalement à l’avenue Albert Dubout. Fermer certains axes de transit tout en maintenant l’ouverture des quatre boulevards risque d’accentuer les problèmes sur ces derniers, car ils continueront à être perçus comme une voie de transit, et un passage quasi obligatoire pour une majorité de Montpelliérains. Le transfert modal (vers le tram ou le vélo) des quartiers apaisés environnant, ne changera donc rien à notre situation, sur les 4 boulevards.
Nous comprenons que le plan de mobilité prévoit de restreindre le trafic sur l’avenue de la Liberté et sur l’avenue de Toulouse, dans la poursuite d’une stratégie de réduction du trafic automobile. Cependant, il semble que l’erreur commise en 2022 sur nos Boulevard et l’avenue Albert Dubout se répète“, peut-on lire dans un de leurs communiqués.
Les riverains des quatre boulevards ne sont d’ailleurs pas les seuls à critiquer ce plan de mobilité de la métropole : plusieurs interventions lors de la réunion publique (où les élus étaient absents) ont critiqué un “manque d’informations sur le processus de concertation”. Arnaud Matarin, porte-parole du mouvement Nous Sommes, a quant à lui souligné “une contradiction” dans ce plan : “Si le but du jeu c’est de réduire la place de l’automobile, pourquoi valider le Contournement Ouest de Montpellier [six kilomètres de deux fois deux voies entre Juvignac et Saint-Jean-de-Védas, vivement contesté, NDLR] alors qu’on sait que cela va augmenter le trafic ?” Une “divergence d’analyse”, selon les agents techniques de la Métropole présent à la réunion publique.
Revenons aux quatre boulevards. Pour Alain Makinson, le temps presse : “On n’a pas le temps d’attendre 2032, il y a des dangers grave à moyen terme sur notre santé et celle de nos enfants.” Les riverains disent rester ouverts à toute discussion ou concertation avec la mairie.
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