Montpellier : plusieurs associations dénoncent un “colloque de soutien à l’État d’Israël”

Le Poing Publié le 3 février 2025 à 15:55 (mis à jour le 3 février 2025 à 16:33)
Mairie de Montpellier. Photo de Mathieu Le Coz/Hans Lucas

Ce dimanche 2 février s’est tenu à l’hôtel de Ville un colloque organisé par le centre culturel juif Simone Veil, nommé “L’antisémitisme après le 7 octobre : comment être Juif en France aujourd’hui ?”, le tout avec le soutien de la mairie PS de Montpellier, le département de l’Hérault, le conseil régional PS, le CRIF, la LICRA ainsi que l’ambassade d’Israël. Plusieurs associations, comme BDS-Urgence Palestine ou La Libre Pensée, ont dénoncé “une opération de soutien au gouvernement Israélien”

Au moment où l’État d’Israël continue ses attaques en Cisjordanie et sur la ville de Jénine malgré l’annonce d’une trêve le 19 janvier, l’annonce a eu de quoi faire bondir les soutiens Montpelliérains à la Palestine. Ce dimanche 2 février s’est tenu, à l’hôtel de Ville, un colloque organisé par le centre culturel juif Simone Veil, nommé “L’antisémitisme après le 7 octobre : comment être Juif en France aujourd’hui ?”. Un événement soutenu par la mairie PS de Montpellier, le département de l’Hérault, le conseil régional PS, le CRIF, la LICRA ainsi que l’ambassade d’Israël. A noter que le centre culturel Simone Veil organise chaque année, en présence du gratin socialiste local, la “journée de Jérusalem, capitale une et indivisible du peuple juif”. Une revendication alignée sur des intégristes israéliens et contraire au droit international, reprise par un certain Donald Trump en 2017.

Au programme de ce colloque, des conférences telles que “Le wokisme et le néo-féminisme : une dérive identitaire facteur d’antisémitisme”, ou encore “L’islam radical, un danger pour les juifs”. Ce “colloque” prend des allures de meeting politique aux saillies à peine dissimulées à l’égard de la France Insoumise ou des soutiens à la Palestine, à la lecture du mot d’introduction de Gérard Feldman, le secrétaire du centre culturel juif Simone Veil : “On le voit très clairement. Les Juifs ne sont que la cible avancée d’un objectif plus large : la déstabilisation de la démocratie au profit d’une alternative totalitaire.La gauche et d’autres politiciens, embarqués dans l’islamo-gauchisme, qu’il soit vitupérant ou policé, devraient se méfier. Elle devrait se souvenir de l’Iran de 1979. Lors de la Révolution Islamique, les mollahs se sont joués de leurs alliés non religieux (Parti Tudeh, Moudjahidines duPeuple…). Ils ont fini par les emprisonner, les exiler ou les exécuter. L’hydre islamiste tente d’instaurer dès maintenant un climat de terreur, y compris dans ses liens avec le narcotrafic.Mais est-elle si puissante en France et en Europe qu’on ne puisse l’annihiler ?”

Une “opération de soutien à l’État d’Israël”

Les soutiens montpelliérains n’ont pas manqué de dénoncer ce qu’ils considéraient être “une opération de soutien à l’État d’Israël”. l’Association BDS Montpellier-Urgence Palestine a rédigé une lettre ouverte à Michaël Delafosse, maire de Montpellier, dans laquelle ils se disaient “scandalisé.es que notre mairie soit le site accueillant d’un prétendu colloque, en réalité meeting de soutien à la propagande Israélienne, qui sous couvert de lutte contre l’antisémitisme, affiche et affirme son soutien à Israël. Or, affirmer son soutien à Israël, c’est déclarer son soutien au génocide en cours du peuple Palestinien.”

Les militants de BDS ont également organisé une action pacifique dans le hall de la mairie de Montpellier le 31 janvier. Ils se sont fait expulser par la police.

Pour l’association la Libre Pensée, “Ce meeting politique a autant à voir avec l’antisémitisme que la guerre en Irak en a eu à voir avec le combat pour la démocratie.”

Il y a quelques semaines, c’était l’annonce d’un déplacement de la municipalité de Montpellier en Palestine pour les 6es Assises de la coopération décentralisée Franco-Palestinienne qui avait provoqué la colère des soutiens à la Palestine. Michaël Delafosse a obtenu un prix de la laïcité, à quand un prix de l’indécence ?

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