Montpellier : quel avenir pour le centre d’hébergement d’urgence des Rives du Lez ?
Le lieu, ouvert en 2020, héberge jusqu’à 90 personnes en situation précaire. Or, le bâtiment fait l’objet d’un conflit entre le propriétaire du lieu, le Centre national de la fonction publique, qui aimerait le récupérer, et la Préfecture de l’Hérault, qui multiplie les arrêtés de réquisition pour continuer d’y loger des gens. Le dernier en date arrive à terme le 30 septembre, sans perspectives pour le moment
Voilà un dossier épineux pour le maire PS Michaël Delafosse, à l’heure où Montpellier accueille le 84e congrès de l’Union sociale pour l’habitat du 24 au 26 septembre. En 2020, pendant le confinement, le Préfet de l’époque, Jacques Witkowski, inaugurait un centre d’hébergement d’urgence pour accueillir des personnes sans-abris orientées par le 115 (numéro départemental d’urgence sociale), avenue des Droits de l’Homme, sur les Rives-du-Lez.
Géré par l’association Gammes, ce centre accueille jusqu’à 90 personnes toutes les nuits. Mais depuis son ouverture, le site est dans une situation précaire. Le Centre national de la fonction publique territoriale, propriétaire du lieu, vacant depuis 2017, aimerait le récupérer. De son côté, la préfecture multiplie les arrêtés de réquisition pour éviter que les personnes hébergées se retrouvent à la rue. L’État finance les frais tenant à l’entretien, au gaz, à l’eau et à l’électricité du lieu. Le Centre national de la fonction publique est également indemnisé à hauteur de 10 250 € par mois. Mais le conflit dure, et une médiation, à l’initiative du Tribunal administratif, serait en cours entre les deux parties. « C’est tout le temps comme ça, on est en suspend tous les six mois », souffle-t-on chez Gammes, qui nous renvoie vers « les parties concernées » pour plus d’informations.
Le dernier arrêté préfectoral de réquisition, en date du 24 mai dernier, évoque le fait que « sans édiction du présent arrêté, les 90 personnes présentes dans ce bâtiment se retrouveraient dehors, sans accueil, avec un risque particulièrement élevé inhérent à leur dignité propre qu’à la préservation de l’ordre public ». L’arrêté coure jusqu’au 30 septembre, et pour l’instant, aucune perspective n’est dessinée pour les personnes hébergées dans le lieu. Pour rappel, le Service intégré de l’accueil et de l’orientation de l’Hérault (organisme dont le but est de de coordonner les différents acteurs de la veille sociale et de l’accès au logement), plus de 80 % des demandes hébergements auprès du 115 sont non pourvues dans l’Hérault.
La préfecture n’a pas répondu à nos sollicitations. De son coté, la Mairie de Montpellier affirme que « le dossier est en cours d’étude au sein de [ses] services » et qu’elle communiquera sur le sujet « dès qu’une communication sur sera possible. »
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