Montpellier : retour des foules et regain de tension pour la mobilisation contre le pass vaccinal

Le Poing Publié le 9 janvier 2022 à 12:00

Une journée de mobilisation programmée depuis environ un mois devait avoir lieu contre le pass vaccinal, qui succède au pass sanitaire, ce samedi 8 janvier. Bilan montpelliérain : un impressionnant défilé de plusieurs milliers de personnes, alors que le mouvement semblait replié sur un petit noyau dur.


La petite phrase-choc Macron (“j’ai envie d’emmerder les non-vaccinés”) n’y est peut-être pas pour rien, tout comme l’agitation autour de cette nouvelle journée de mobilisation observée sur le net depuis le mois de décembre : la manifestation montpelliéraine de ce samedi 9 janvier contre le pass vaccinal, successeur du pass sanitaire, a rassemblé environ 8000 personnes, dans une ambiance plus tendue qu’à l’habitude.
Le pass vaccinal, adopté fin décembre, entend resserrer la pression autour des vaccinés. Le pass sanitaire ancienne version était accessible de trois manières pour pouvoir accéder à différents transports en communs, lieux culturels ou de consommation etc : un schéma vaccinal à jour, un certificat de rétablissement du Covid de moins de six mois attestant de son immunité provisoire, ou les résultats négatifs d’un test PCR, anti-génique, ou d’un auto-test, de moins de vingt-quatre heures. Le pass vaccinal quant à lui n’est plus accessible via les différents types de tests disponibles.
Dès 14h on constate place de la Comédie que la mobilisation reprend du poil de la bête. Les derniers défilés de l’année 2021 semblaient définitivement repliés sur un petit noyau dur, là où des milliers de personnes se massent devant les marches de l’Opéra pour assister aux traditionnelles prises de paroles. Plusieurs figures du mouvement local, comme le très controversé Denis Agret, l’ancien leader auto-proclamé Derouch ou l’avocat Maître Guyon, se félicitent du regain contestataire. Des professionnels du secteur de la santé notamment, suspendus parce que réfractaires au vaccin on pu s’exprimer.
La foule remonte la rue de la Loge, et comme à l’été 2021 commence à drainer de plus en plus de monde : certainement plus de 8000 personnes au plus fort de la journée. La tension monte d’un petit cran par rapport aux semaines précédentes. Alors que quelques personnes tentent une audacieuse escalade sur les grilles de la préfecture, les cordons de police discrètement disposés sur la petite place du marché aux fleurs dispersent avec des gaz lacrymogènes. S’ensuit une petite échauffourée entre manifestants et forces de l’ordre, assez vite noyée sous les gaz.
Nouvelle montée de tension devant la gare Saint-Roch, dans le Relay de laquelle les membres de la Compagnie d’Intervention Départementale sont positionnés, tout près à intervenir. La manif sort ensuite de l’itinéraire imposé par le préfet Hugues Moutouh pour aller faire fermer le centre commercial Le Polygone.
Avant de reprendre le chemin de la préfecture. Vers 17h30 les forces de l’ordre expulsent ce qu’il reste de la manif de la place des Martyrs de la Résistance. Des salves de lacrymogènes achèvent de convaincre les derniers participants qu’il est temps de se disperser.
Ambiance énergique en tout cas tout au long de l’après-midi dans les rues de Montpellier. Et un retour, palpable au tout premier coup d’œil, de milliers de personnes, et avec de la grande diversité de ce mouvement. Côté drapeaux et pancartes, peut être une centaine de drapeaux français éparpillés par-ci par-là, quelques pancartes affichant toujours le matériel de propagande du réseau complotiste “La Rose Blanche”. Mais ce qui frappe surtout par rapport aux dernières mobilisations, repliées sur un noyau dur de personnes très marquées dans leurs “certitudes” sur les effets de ou des vaccins par exemple, c’est le retour de pancartes et slogans dénonçant tout simplement les restrictions de libertés de plus en plus importantes, la société de contrôle qui se met en place. L’une des phrases les mieux écoutées dans les discours de début de manif disait, en substance dans la bouche de l’avocat Guyon : “Certains ont choisi de se faire vacciner dans l’espoir de limiter l’atteinte à leur liberté. Nous y voici : nous avons et la vaccination, et l’atteinte grave aux libertés”
Le mouvement contre le pass vaccinal local est-il en train de reprendre durablement du poil de la bête ? Rendez-vous est déjà donné le samedi 15 janvier, 14h place de la Comédie.

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