Montpellier : un meeting unitaire face aux menaces de dissolution de la Jeune Garde et d’Urgence Palestine

Elian Barascud Publié le 10 mai 2025 à 18:34 (mis à jour le 10 mai 2025 à 18:37)
Environ 250 personnes se sont réunies pour dénoncer la dissolution de la Jeune Garde et d'Urgence Palestine. ("Le Poing")

Environ 250 personnes se sont réunies à Montpellier ce samedi 10 mai lors d’un rassemblement de soutien au collectif antifasciste la Jeune Garde et à Urgence Palestine, menacés de dissolution par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Les intervenants ont rappelé la nécessité de l’union du mouvement social face à la répression qui touche les voix qui s’élèvent contre l’extrême droite et le génocide en cours en Palestine

C’était le 29 avril dernier à l’Assemblée Nationale, lors d’une séance de questions au gouvernement où il était notamment question du meurtre islamophobe d’Aboubakar Cissé à la mosquée de la Grand-Combe, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé entamer une procédure de dissolution contre le groupe antifasciste la Jeune Garde et contre Urgence Palestine.

“C’est une attaque politique plus que juridique”, réagit Zine-Eddine Messaoudi, porte parole du collectif La Jeune Garde, descendu de Lyon (où est né le collectif) à l’occasion du meeting Montpelliérain. “Ce qu’on nous reproche, c’est d’être antifascistes, et d’avoir fait de l’auto-défense, donc d’avoir usé de la violence. Mais on a bien été obligé, à Lyon, l’extrême droite était ultra violente, il y avait des agression toutes les semaines, ils nous attaquaient avec des barres de fer, des armes…”

Mais la lutte paie, et la Jeune Garde peut aujourd’hui revendiquer avoir fait fermer sept locaux d’extrême droite dans la capitale des Gaules, où cette mouvance politique est traditionnellement implantée depuis longtemps. Plusieurs sections se sont ensuite montées, à Montpellier, Paris, Strasbourg, Lille, Marseille-Aix… “Bruno Retailleau s’attaque a tout ce qui peut contester l’extrême droite”, commente Zine-Eddine Messaoudi. “La dissolution sera examiner en Conseil des Ministres mercredi, ce qui prouve encore une fois que c’est politique. Nous allons déposer un recours au Conseil d’État. Cela peut prendre longtemps, quelques mois. Pendant ce temps, la Jeune Garde doit cesser toute existence et militantisme.”

“Outre l’antifascisme, le gouvernement veut attaquer les soutiens au peuple palestinien qui dénonce un génocide”, a déclaré un intervenant lors du meeting unitaire, place Plan Cabane à Montpellier. Car le collectif Urgence Palestine, très actif dans le domaine, et aussi dans le viseur du gouvernement. Une pétition pour s’opposer à la dissolution de l’organisation a déjà récolté 190 000 signatures.

L’ambiance de ce meeting du 10 mai à Montpellier est l’illustration de la solidarité que Le Poing appelait de ses vœux le 30 avril dernier: “Dans les prochains jours, les prochaines semaines, il nous faudra serrer les rangs au-delà des divergences de chapelles ou de stratégies : contrairement aux droitards qui lâchent en rase campagne leurs militants, nous sommes solidaires face à l’adversité. Nous n’avons aucune innocence à revendiquer dans un combat politique où tous les coups sont permis. Le combat pour les libertés publiques doit par contre être mené frontalement : une attaque contre l’un d’entre nous, c’est une attaque contre nous tous.” Car aujourd’hui, on parle de la Jeune Garde et Urgence Palestine, et demain ? Le Poing, La CGT, La France Insoumise ? “Cela nous n’arrêtera pas”, concluait un membre d’Urgence Palestine au micro.

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