Montpellier : une action symbolique pour dénoncer le “greenwashing” du Département
Une petite équipe d’action composée des collectifs ExtinctionRebellion, Bloque TonPeriph et Sos Oulala est venue ce 13 novembre dans l’enceinte du Département pour une action symbolique, afin de dénoncer la construction du LIEN (Liaison intercantonale d’évitement nord), jugée “écocidaire”. Parallèlement, Alternatiba Montpellier a mené une campagne d’affichage pour demander la taxation du kérosène sur les billets d’avion
Des kilos d’huitres devant l’enceinte d’un bâtiment abritant la réunion annuelle de l’assemblée départementale portant sur le développement durable. Une action symbolique, menée ce 13 novembre par un groupe de militants écologistes issus de plusieurs colelctifs (ExtinctionRebellion, Bloque Ton Périph, SOS Oulala), visait à dénoncer le “greenwashing” du Département, qui fait la publicité de béton fabriqué en coquilles d’huitres, pour construire le LIEN, entre Grabels et Bel-Air. «
“On pourrait dire que le L.I.E.N. existe déjà, mais là, la reprise des travaux se concentrerait sur la création d’un périphérique qui ferait la jonction entre l’A 750 et l’A9, pour du transport de marchandises. Ce sont 70 hectares de garrigues, où vivent 136 espèces protégées, qui sont aujourd’hui menacés par la construction de zones commerciales. Sur les espèces protégées, un recours est en cours“, rappelait une militante lors du weekend de lutte contre ce projet le weekend des 14 et 15 octobre derniers, où une action similaire de dépôt d’huîtres sur le chantier avait été effectuée.
Pendant l’action de ce lundi 13 novembre, filmée par les caméras de la presse, un discours a été lu : “Le greenwashing est le nouveau climato-scepticisme du Département”, scandait une militante.
“Comment le département de l’Hérault se situe-t-il par rapport au réchauffement climatique ? Et bien ce conseil départemental prend à peu près autant ses responsabilités que les pétroliers de Dubaï Nous sommes venus saluer ce moment en amenant notre lot d’huitres pour contribuer modestement au effort écologique du département qui ne cesse d’innover : le bitume d’huitres, le bitume en résine de pin, le bitume magique, ça ne marche pas mais ça fait de belles affiches de com. […]
Construire un axe structurant aujourd’hui c’est construire les fondations d’un édifice toxique de pollution de l’air, d’urbanisation et de transport de marchandise longue distance. Le département se cache derrière son petit doigt en disant qu’il n’est pas responsable des conséquences en chaîne. C’est bien lui qui construit ces fondations et personne à sa place ne pourrait le faire, il a donc une immense responsabilité.”
Les opposants au projet du LIEN, regroupés au sein du collectif national “La déroute des routes”, qui lutte contre de nombreux projets routiers en France, demandent un moratoire national sur la question des infrastructures routières, comme cela s’est déjà vu aux Pays-Bas ou au Pays de Galles.
Alternatiba lance sa campagne d’affichage
Parallèlement, Alternatiba Montpellier a lancé ce lundi 13 novembre sa campagne d’affichage en faveur de la taxation du kérosène sur les billets d’avions.
“Le secteur aérien profite encore d’un statut fiscal particulièrement avantageux, chiffré à plus de 7 milliards d’euros par an de manque à gagner pour l’Etat français. Contrairement aux autres carburants, le kérosène est exonéré de TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) et de TVA. A l’inverse, les carburants utilisés dans les voitures sont soumis à ces taxes, qui représentent plus de la moitié du prix de l’essence. L’avion est ainsi le mode de transport le plus inégalitaire, en plus d’être le plus polluant : les émissions des vols des ménages les plus aisés équivalent en moyenne à celles de l’ensemble des déplacements de tous types des ménages les plus modestes”, expliquait Alternatiba dans son communiqué.
Pour eux, l’action est nécessaire aussi localement : “A Montpellier, il faut dénoncer les objectifs de croissance des activités de l’aéroport Montpellier-Méditerranée. Profitant de tous les avantages accordés au secteur aérien, les dirigeants de l’aéroport Montpellier-Méditerranée et ceux des compagnies low-cost qui le desservent affichent une volonté sans faille de croissance de 30% du trafic pour 2026. De même, les vols pour Paris sont toujours maintenus alors qu’au moins 10 TGV journaliers assurent le trajet en 3h30, tout en émettent 80 fois moins de CO2 par passager. Il est encore possible d’agir pour atténuer les catastrophes climatiques. À l’échelle mondiale, les citoyens se mobilisent pour contrer les décideurs irresponsables et promouvoir des mesures climatiques équitables. L’implication citoyenne est essentielle, c’est pourquoi les habitants de la région de Montpellier sont appelés à participer aux mobilisations pour l’indispensable réduction du trafic aérien dans nos aéroports régionaux.”
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