Montpellier : une mobilisation universitaire en soutien à la Palestine

Elian Barascud Publié le 12 mars 2024 à 16:15 (mis à jour le 12 mars 2024 à 19:27)
Environ 150 personnes se sont rassemblées sur les facs dans le cadre d'une journée de mobilisation universitaire européenne de soutien à la Palestine. ("Le Poing")

Dans le cadre de la journée européenne de mobilisation universitaire de soutien à la Palestine, environ 150 personnes ont manifesté entre le campus de Paul-Valéry et la faculté de sciences ce mardi 12 mars pour demander un cessez-le-feu et l’arrêt de la coopération de l’Université Paul-Valéry avec des universités Israéliennes

Étudiants, enseignants-chercheurs, personnel administratif, militants de la cause Palestinienne venus en soutien… Ils étaient environ 150, sur le parvis de l’université Paul-Valéry, dans le cadre de la journée européenne de mobilisation universitaire de soutien à la Palestine ce mardi 12 mars, à l’appel de la Coordination Universitaire Contre la Colonisation en Palestine.

“Actuellement, il y a des actions de soutien à la Palestine dans toutes les universités d’Europe, mais l’université Paul-Valéry est la seule fac de France où l’on manifeste sur le campus avec des revendications qui visent la présidence de la faculté”, expliquait Sharaf El Dine, membre du comité universitaire montpelliérain de soutien à la Palestine.

“Boycott académique”

Une halte du cortège devant le bâtiment de la présidence de l’Université Paul-Valéry a justement permis d’expliciter ces revendications : “Nous demandons un cessez-le-feu immédiat et définitif sur la bande de Gaza, mais aussi le boycott académique des institutions israéliennes. Cela fait cinq mois qu’Israël s’attaque au système éducatif palestiniens, on compte au moins 4 527 étudiants tués et au moins 2 819 blessés, et au moins 231 personnels enseignants tués. Paul-Valéry doit mettre fin à ses partenariats académiques actifs et en projet avec respectivement l’université Bar-ilan à Ramat Gan et l’Université de Tel Aviv. La participation active des universités israéliennes au complexe militaro-industriel et à l’occupation constitue des crimes de guerre : nous refusons cette complicité universitaire avec l’État colonial et génocidaire.” “Pas d’accord bilatéraux avec des États coloniaux”, ont scandé les manifestants.

Le comité universitaire de soutien à la Palestine demande également aux présidences d’universités de prendre position “pour condamner le régime d’apartheid et d’occupation israélien et le génocide en cours”. Ses militants dénoncent également la censure dont ils sont victimes quand ils essaient d’organiser des réunions d’informations ou d’évènements sur les campus.

Une censure facilitée selon certains militants par la circulaire Rotailleau (du nom de Sylvie Rotailleau, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche), prise le 9 octobre, qui demande aux présidents d’universités “prendre toutes les mesures nécessaires” pour “veiller au respect de la loi et des principes républicains” face à des “dérives”, après les attaques du Hamas sur Israël.

Marc Lenormand, enseignant-chercheur Montpelliérain et membre du syndicat Sud Éducation, expliquait : “Cette circulaire a crée une chape de plomb au sein de la mobilisation universitaire en intimidant les étudiants et les chercheurs qui prendraient position sur la Palestine, des chercheurs parisiens de l’EHESS qui travaillent sur la Palestine ont subi des intimidations”, affirmait-il.

Puis, le cortège s’est dirigé vers la fac de sciences, et plus précisemment devant le campus de Polytechnique, pour scander “Dassault assassin, Polytech complice !”. Sharaf El Dine a alors précisé que certains étudiants de Polytechnique étaient recrutés en alternance chez Dassault ou Thalès, des entreprises française d’armement, pour travailler sur des technologies militaires susceptibles d’être utilisées par l’armée Israélienne à Gaza. La manifestation s’est ensuite dispersée dans le calme.

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