Montpellier : victoire de la laïcité sur les subventions publiques de l’église Saint-Roch

Le Poing Publié le 22 août 2021 à 19:41
Procession de l’Église Saint-Roch à Montpellier (capture d'écran d'une vidéo publiée en 2015 sur la chaîne youtube de la ville de Montpellier)

Depuis de nombreuses années, le cercle montpelliérain de l’association La Libre Pensée, qui se bat pour le respect de la laïcité telle que définie par la loi de 1905, est en lutte contre une subvention municipale allouée à l’Église Saint-Roch. Ses militants ont finalement obtenu gain de cause.

« Enfin ! Il aura fallu 26 ans pour qu’enfin, la laïcité reprenne sa place à Montpellier » se réjouissait La Libre Pensée dans un communiqué de presse daté du 17 août, avant de poursuivre : « En effet, cette année, les fêtes de Saint-Roch ont pu se tenir tout en respectant la loi de 1905 :
– L’association qui en porte le nom a établi un programme dans lequel il n’y a aucune mention des messes et des processions, se contentant de proposer des déambulations et des concerts ; les 7000 euros d’argent public n’ont donc pas été destiné, à notre connaissance, à inviter la population aux offices religieux aux côtés de la mairie et du diocèse contrairement aux autres années ;
– De son côté, l’Église catholique a fait son propre programme, cultuel, mais indépendant, et, on peut le supposer, sans le moindre argent public ;
– La mairie n’a de son côté apposé son logo sur aucune invitation ; à notre connaissance, le maire en tant que tel ne s’est pas rendu à la messe en l’honneur de saint Roch ; la mairie n’a même pas annoncé sur son site l’édition 2021.
Ainsi, ce qui relève du religieux a été organisé de manière privée par les institutions religieuses ; et ce qui relève du folklore local, sans connotation religieuse directe l’a été par l’association percevant les fonds publics. La mairie s’est tenue à l’écart du religieux. Nous sommes ici dans le cadre de la séparation, et non plus de la confusion.
Depuis 2015, le groupe des universités réclame un retour à une telle séparation. Nous avons obtenu gain de cause, nous pouvons donc nous satisfaire du résultat. »

L’affaire courrait depuis la mandature de Philippe Saurel (2014-2020), et a continué avec son successeur Michaël Delafosse. Au début de l’été 2017, La Libre pensée, fondée en 1890, alertait déjà la préfecture par courrier à propos de « doutes sur la légalité de la subvention accordée par la mairie de Montpellier à l’association internationale Saint-Roch ».

Née en 1995, l’association Saint-Roch « est ouverte à tous ceux concernés par le Saint-Roch de Montpellier [pèlerin dont l’existence a été remise en question], quelle que soit leur motivation : pour son message évangélique, l’exemple qu’il est pour l’homme contemporain, la place qu’il a occupé au Moyen Âge, celle qu’il occupe aujourd’hui en tant que saint patron des pèlerins » peut-on lire sur le site internet de l’association. Elle est également à l’origine de l’organisation de la fête de la Saint Roch, dont le programme tourne autour des messes, des processions et de la promotion du « tourisme cultuel ». La Libre Pensée avait alors rappelé l’article 2 de la loi de 1905 : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». Saurel s’était montré intraitable, mais Delafosse, dont la vision ultra-droitière de la laïcité reste préoccupante, a lâché du lest. Dont acte.

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