My name is Connard. Odieux Connard.
Le Poing, n°20 – L’Odieux Connard est sans conteste l’un des ultimes remparts contre la déchéance culturelle et la langue de bois vermoulue. L’homme sait s’entourer de mystère. Pas de nom, pas de visage, pas d’adresse. Ancien professeur d’histoire, amateur de brandy et de promenades nocturnes champêtres un cigare à la main, une pelle dans l’autre, et une jouvencelle droguée dans le coffre, il est machiavélique, perfide, fourbe, et fabuleusement drôle. En atteste son blog – indépendant et sans pub, que dis-je, ce paradis dantesque de la méchanceté, parfois facile, mais toujours méritée, dont le blason arbore fièrement pour devise « Qu’il est bon d’être mauvais. » Homme de terrain ne rechignant jamais au corps à corps, il s’infiltre dans les salles obscures afin de décimer les derniers blockbusters – bien évidemment américains -, accompagné de son Sancho Panza personnel, le fidèle Diego. Mais ce n’est pas tout ! Ses punchlines dévastatrices s’en prennent également aux politiciens, à l’éducation, aux relations hommes-femmes, à Nicolas Cage, aux bloggeuses modes et aux yorkshires (ces deux dernières espèces étant par ailleurs fréquemment confondues, et pour cause). Les articles se présentent quelquefois sous des formes délicieusement inattendues, tel le jeu de l’oie des élections présidentielles, la page fesse-bouc de Sauron, Bella Swan et Hitler – oui au Poing on prend le Mordor et Twilight beaucoup plus au sérieux que le IIIe Reich, du coup le Nécromancien et la cruchonne mormone passent devant les modes d’emplois ludiques et les pseudos BD férocement pertinentes.
Un petit florilège de ce génie du mal :
Séduire avec classe : « Art de séduire fait partie de ces sites qui, une fois découvert, vous font pétiller les rétines pour quantité de raisons différentes. Ainsi, nous avions déjà parlé des fieffés larrons occupant l’endroit précédemment suite à un article comparant séducteurs façon « art de séduire » et snipers (les deux partageant un certain goût de l’observation d’autrui depuis les fougères, une vie de solitude et une certaine volonté de vider son chargeur dans son prochain). »
Comment réussir dans l’art contemporain : « Faites une « performance ». Ex : vous barbouiller de caca en répétant « capitalisme, capitalisme ! », vêtus d’un tutu. Ajoutez-y un sujet qui choque facilement. Sexe, pédophilie, animaux morts, religion (catholique : vous ne voulez pas passer pour antisémite ou vous prendre un Djihad sur la gueule : l’Église catholique, c’est une sorte de petite vieille qui attend qu’on lui vole son sac. (…) »
Pour le plus grand bonheur de ses adeptes / disciples / serviteurs démoniaques, un tout premier recueil de ses articles est sorti en juin, pour une somme équivalente à un kebab-frites, un paquet de gauloises bio, ou un verre d’eau tiède en terrasse aixoise.
Un bémol : formatage édition de poche oblige, certains articles ont été synthétisés, et on y perd l’art du développement propre à l’Odieux Conard. Or, ce dernier mérite amplement un ouvrage de la taille d’une Bible, et pourquoi pas une saga, un whisky à son nom et une monnaie à son effigie. Toutefois, l’essentiel demeure sain et sauf, et nous vous recommandons unanimement ce bijou pour foutre une ambiance de merde au prochain repas de communion de votre petite cousine Trucmuche, en exhibant bien haut la première de couverture lorsqu’on vous servira une vingt-troisième part de quiche mouligasse sur fond de « Tu veux mon zizi » de Francky Vincent.
Eva
Nos articles sont gratuits car nous pensons que la presse indépendante doit être accessible à toutes et tous. Pourtant, produire une information engagée et de qualité nécessite du temps et de l’argent, surtout quand on refuse d’être aux ordres de Bolloré et de ses amis… Pourvu que ça dure ! Ça tombe bien, ça ne tient qu’à vous :