Olivier Roudier, de la Ligue du Midi, condamné à 2 000 euros d’amende pour diffamation
Le délibéré a été rendu le jeudi 7 mars. Le président du groupuscule violent et raciste avait proféré des injures sexistes envers l’avocate montpelliéraine Sophie Mazas en mai 2019. Pierre Cassens, rédacteur du site d’extrême-droite Riposte Laïque, a également été condamné. Olivier Roudier a annoncé faire appel de la décision
Il aura fallu cinq ans et quinze renvois pour que l’affaire soit jugée. Les faits datent du 17 mai 2019 : La Ligue du Midi, groupuscule raciste et violent souhaite organiser une conférence de presse sur les travaux de la commission d’enquête parlementaire sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite, qui devait se tenir au Club de la presse.
Celle-ci étant annulée au dernier moment, les identitaires se rabattent sur un restaurant voisin. Ils sont alors accompagnés par Pierre Cassens, rédacteur du site d’extrême-droite Riposte Laïque. Sophie Mazas, avocate et membre de la Ligue des droits de l’Homme de l’Hérault, arrive à cette conférence de presse improvisée et raconte avoir été copieusement insultée de “garce”, de “pute”, ou encore “elle sourit pas quand elle se fait lever”.
Des propos imputés à Olivier Roudier, président de la Ligue du Midi, et documentés par une vidéo sur laquelle “un homme portant un béret parle à Sophie Mazas”. “Beaucoup de gens portent un béret à la Ligue du Midi” a répondu Olivier Roudier à la barre, niant les faits.
Sur le site de Riposte Laïque, Pierre Cassens, contre qui Sophie Mazas a également porté plainte, prolonge : “Elle pourrait avoir du charme si elle prenait soin de sa coiffure […] A son âge elle mériterait de perdre quelques kilos”. Il a également écrit, en substance, qu’il connaissait beaucoup d’avocats, mais que Sophie Mazas avait l’air “négligée”, et ressemblait plus à une militante qu’à une avocate, censée avoir une certaine prestance.
Au cours du procès, ayant eu lieu le 7 décembre dernier, l’avocat d’Olivier Roudier, avait souligné le fait que l’enquête n’avait pas été réalisée dans cette affaire : “Il n’y a pas eu d’acte d’instruction. On parle d’une vidéo, mais elle n’a pas été jointe au dossier et il n’y a pas eu de constat d’huissier sur cette pièce. Et on ne sait même pas si Sophie Mazas était présente quand on regarde ces images.”
“L’injure sexiste est caractérisée, il y a du mépris, de l’invective, car ma cliente est sortie de l’image de la femme que se fait Monsieur Roudier”, avait quant à elle plaidé Me Leblond, l’avocate de Sophie Mazas. “Quand on traite quelqu’un de pute, c’est l’intégralité des femmes qui est visée. C’est le comble du phallocentrisme.”
Olivier Roudier et Pierre Cassens ont finalement été condamné à 2 000 euros d’amende chacun, à verser un euro symbolique à Sophie Mazas et à lui payer ses frais d’avocat. On se doute qu’ils ont dû passer un excellent 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes… Olivier Roudier a annoncé faire appel de la décision.
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