Philippe Saurel à nouveau ridiculisé par la Justice, dans son acharnement anti-palestinien
Nouvelle relaxe pour un militant de la campagne Boycott-Désinvestissements-Sanctions (BDS) incriminé pour la tenue d’un stand sur la place de la Comédie de Montpellier.
Les tribunaux sont engorgés ? Que ne prennent-ils modèle sur le Tribunal de (simple) police de Montpellier, quand il lui arrive de ne plus se laisser instrumentaliser par les politiques de répression. Déjà en octobre dernier, une audience éclair avait pointé la futilité fantaisiste des accusations portées contre José Luis Moraguès, censé déranger gravement la santé auditive de ses concitoyens, au cours d’une manifestation pro-palestinienne, à un moment où il ne s’y trouvait même pas. Relaxe immédiate, ridiculisant ainsi la police municipale montpelliéraine, donc son donneur d’ordres : Philippe Saurel.
Ce jour-là, le militant de la campagne BDS 34 avait conclu, à la barre, qu’ « il ne renoncerait en aucun cas aux exigences de sa conscience », et que donc il continuerait ses actions. Pour preuve, sa nouvelle comparution, ce mercredi 3 juin, pour des faits similaires, et un déroulement judiciaire quasi identique. On suppose que la présidence du Tribunal usait d’humour, quand elle en vint à évaluer la vraisemblance de l’accusation de « tapage nocturne à 19h39 au mois de juin à Montpellier », en précisant : « J’ai quand même vérifié les horaires de lever et de coucher du soleil. Il faisait jour ».
Le ministère public (censé représenter les intérêts supérieurs de la société, donc généralement accusateur), s’est abstenu de poser la moindre question aux témoins comme au prévenu. Relaxe prononcée, en moins d’un quart d’heure, tout compris. On est tenté de sourire en constatant toutes les peines du monde qu’a Philippe Saurel à transformer des policiers municipaux dignes de De Funès en agents d’une police politique, contraints de fabriquer (ce qui est pénalement grave) des délits imaginaires autant que grotesques. Bien entendu on se réjouit de voir Philippe Saurel, maire de Montpellier, à nouveau ridiculisé par la Justice. Renvoyé dans ses cordes. On aimerait, d’ailleurs, que la presse mainstream n’oublie pas de relater de telles péripéties.
Trêve de plaisanterie. Ces affaires sont graves sur le fond. A trois niveaux. Premier niveau : on y voit Philippe Saurel transformer en police politique le maillon basique d’une police municipale, qu’on imaginerait plutôt vouée à la concorde civile au quotidien. On ne s’étonne d’ailleurs pas de voir certains de ses agents émarger désormais à la rubrique des violences policières. Deuxième niveau : on voit le pouvoir politique instrumentaliser la Justice – d’ailleurs généralement consentante – pour criminaliser les luttes sociales, en position de pantin des manipulations policières. Suivez notre regard du côté des Gilets jaunes en comparution directe.
Troisième niveau : le maire de Montpellier cherche à complaire à une frange de son électorat, comme de son conseil municipal, engagée dans le soutien inconditionnel au régime d’extrême-droite, colonialiste et raciste, qui gouverne à Tel-Aviv. Même ponctuellement relaxés, les militants de BDS sont affaiblis, pécunièrement stressés, systématiquement harcelés, par la police nationale également, dès qu’ils exercent leur droit républicain à mener campagne d’opinion sur la voie publique. Le 16 mai dernier, au milieu des gilets jaunes – fraîchement déconfinés, immédiatement matraqués – ou le 7 Mars précédemment, leur matériel était saisi. Non rendu depuis. Sans parler des PV à 135€.
Il faut donc rappeler, à l’inverse de la diabolisation orchestrée par les cercles pro-israéliens, que la campagne BDS est dirigée par un très large rassemblement d’organisations de base de la société civile palestinienne (et non ses organisations politiques, fractions ou gouvernants). Elle ne vise qu’à encourager les modalités non violentes que sont le boycott, le désinvestissement et les sanctions internationales, sur le terrain des productions économiques, échanges, etc, tant qu’Israël poursuivra sa politique d’occupation, de colonisation et d’oppression des populations palestiniennes, au mépris des condamnations répétées par toutes les instances du droit international (mais jamais suivies de mise à exécution). Philippe Saurel a choisi son camp.
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