Profits, argent public, … et plans sociaux : une marche pour interdire les licenciements à Paris

Le Poing Publié le 19 janvier 2021 à 22:39

Des dizaines de milliers de licenciements en 2020, et des centaines de milliers de pertes d’emplois en perspective ! Pourtant, rien ne semble décourager les appétits de ces entreprises qui se portent bien, touchent de l’argent public, et supprime des emplois pour délocaliser ou rassurer les actionnaires… De nombreux syndicats du privé seront donc au rendez-vous à Paris pour une marche visant l’interdiction des licenciements le samedi 23 janvier.

85 524 licenciements ont été recensés sur le site Alerte Licenciements, et dans les faits il y en a plus puisque d’autres recensions, comme celle de la CGT InfoCom’, font apparaître des plans sociaux différents. Et ce n’est pas fini : l’industrie de la restauration déclare qu’elle va licencier 20% de son personnel d’ici au mois de mars, l’économiste Bruno Decoudré table sur 200 000 pertes d’emplois liées aux faillites d’entreprises françaises après la fin des perfusions de l’Etat.

En plus de ce contexte de catastrophe sociale à venir, de nombreuses entreprises licencient pour rassurer des actionnaires, ou bien maximiser des profits par délocalisation, tout en ayant reçu tout un paquet d’argent public juste avant, le tout avec une santé financière tout à fait raisonnable.

Qu’on regarde du côté de Michelin, déjà connu pour son détournement des fonds du CICE pour des délocalisations. Et qui malgré une bonne santé financière supprime 2300 postes en France.

Chez General Electric, 13 000 suppressions d’emplois dans le monde et un bonus de 38,5 millions d’euros promis au PDG de General Electric. Et même jusqu’à 230 millions de dollars si celui-ci parvient à certains objectifs financiers pour le groupe.

Exemple à consonances locales, le cas de Schneider Electric, dont les salariés du site de Lattes sont en grève illimitée : à la bourse, l’entreprise signe  la deuxième meilleure performance du CAC 40 derrière Hermès, et termine l’année 2020 en hausse de 29,3 %. En mai 2020, malgré les appels à la retenue en période de crise, l’entreprise du PDG Jean-Pascal Tricoire verse un dividende à ses actionnaires en hausse de 8,50 % sur un an. Et ferme depuis des années de nombreux sites locaux pour délocaliser…

De nombreux syndicats CGT et l’ensemble de l’Union Syndicale Solidaires appellent donc à une grande manifestation nationale, ce samedi 23 janvier à 14h devant l’assemblée nationale, pour arracher l’interdiction des licenciements et servir de caisse de résonnance aux luttes des salariés.

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