Quand la Région Occitanie tend la main à l’extrême droite israélienne au nom de la mémoire
En s’engageant avec le Comité français pour Yad Vashem afin d’honorer les « Justes parmi les Nations », la Région Occitanie s’inscrit dans une démarche mémorielle qui semble consensuelle. Mais dans un communiqué, plusieurs associations dénoncent une alliance indirecte avec des institutions israéliennes dirigées par des personnalités issues de l’extrême droite
« Honorer la mémoire des Justes ». C’est le mot d’ordre affiché par la Région Occitanie et sa présidente socialiste, Carole Delga, dans sa nouvelle campagne de reconnaissance des hommes et des femmes qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, ont risqué leur vie pour sauver des Juifs. Au total, 80 communes ont déjà rejoint l’initiative, portée en partenariat avec le Comité français pour Yad Vashem, relais hexagonal du célèbre mémorial de la Shoah de Jérusalem.
Une démarche qui semble consensuelle, empreinte d’hommage et d’humanité. Pourtant, elle suscite de vives critiques. Un communiqué publié sur X (ex-Twitter), signé par plusieurs organisations, (La Libre Pensée de l’Hérault, BDS-Urgence Palestine, la gauche éco-socialiste, Attac…) alerte sur la nature de ce partenariat, accusant la Région de « s’associer à des institutions israéliennes d’extrême droite ».
🔴Communiqué Unitaire contre les partenariats avec des institutions dirigées par l'extrême droite israélienne
— Libre Pensée 34 (@LibreGroupe) October 27, 2025
A faire connaitre largement pic.twitter.com/4o00VIaQaO
La polémique ne sort pas de nulle part. En 2020, la nomination de l’ancien général Effi Eitam à la tête du mémorial Yad Vashem avait déjà provoqué une onde de choc dans le monde académique et mémoriel. Ancien ministre et colon de Cisjordanie, proche des milieux ultranationalistes israéliens, Eitam avait tenu par le passé des propos jugés racistes envers les Palestiniens et les Arabes israéliens. Des historiens, des rescapés de la Shoah et plusieurs ONG avaient dénoncé cette nomination comme une trahison de l’esprit universel du lieu. Dani Dayan, actuel dirigeant du comité, a quant à lui déclaré en janvier 2024 que “Parler de génocide à Gaza est une falsification de la vérité”.
C’est cette dérive idéologique que la Libre Pensée et les autres signataires du communiqué reprochent à la Région de cautionner, même indirectement. Car si le partenariat signé à Toulouse concerne le Comité français pour Yad Vashem, celui-ci agit en lien direct avec l’institution israélienne dont il porte le nom. En d’autres termes, la collectivité présidée par Carole Delga s’inscrit dans la sphère d’influence d’une organisation aujourd’hui dirigée par une figure de l’extrême droite israélienne.
Pendant ce temps, à Montpellier, les voix qui tentent de dénoncer le génocide en Palestine se font une nouvelle fois réprimer : vendredi 24 octobre, des militants du collectif BDS-Urgence Palestine se sont fait contrôler par la police et intimider alors qu’ils tenaient un stand d’information, et samedi 25 octobre, la police a tenté de confisquer – sans succès- le matériel de sonorisation de militants qui organisaient un rassemblement de soutien au peuple Palestinien. Sur X (ex-Twitter), le collectif BDS-Urgence Palestine salue “la détermination des manifestants”, qui ont mené des actions symboliques devant plusieurs enseignes du magasin Carrefour, qui entretient des liens avec des entreprises impliquées dans la colonisation en Palestine.
Communiqué — Montpellier le 25 octobre #stoprepression #montpellier #urgencepalestine #bds pic.twitter.com/7iAWIx2JFp
— BDSF-UP-MTP (@BDSfmtp) October 27, 2025
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