Rentrée universitaire à Montpellier : le SCUM alerte sur la précarité étudiante et le manque de logements
Ce mardi 3 septembre, dans le cadre de la semaine de pré-rentrée à l’Université Paul-Valéry, le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM), syndicat étudiant majoritaire sur le campus, a tenu une conférence de presse pour pointer du doigt la paupérisation grandissante des étudiants et pour évoquer leurs mobilisations à venir, notamment en faveur de l’inscription des étudiants sans Master
“C’est symbolique de faire notre conférence de presse de rentrée ici, à l’Université Paul-Valéry, car c’est la faculté d’Occitanie où il y a le plus d’étudiants boursiers”, introduit Lorris Chabert, vice-président du CROUS Occitanie Montpellier et étudiant membre du SCUM (syndicat de combat universitaire de Montpellier, majoritaire sur le campus), alors qu’autour de lui, de nombreux étudiants découvrent leur lieu d’étude en ce mardi 3 septembre, jour de pré-rentrée universitaire.
“Pénurie de logements étudiants”
Pour le SCUM, habitué à lutter à la fac contre la précarité étudiante, le constat est alarmant : “Pour un étudiant, 60 à 70% du budget passe dans le logement”, déplore Lorris Chabert. “En moyenne, à Montpellier, un studio coûte 533 euros par mois, alors que l’échelon maximum des bourses est de 633 euros, et que seulement un tiers des étudiants sont boursiers. Il y a une pénurie de logements étudiants. L’an dernier, nous avions recensé 150 étudiants sans logements. Le CROUS ne peut répondre qu’aux besoin d’à peine 10% des étudiants de l’Académie, nous allons donc, comme l’an dernier, interpeller la mairie de Montpellier pour demander la construction de logements publics à bas coût.”
“Et puis pour ceux qui trouvent des logements en dehors de Montpellier, il y aura des coûts en plus”, continue Lorris Chabert :“Ils devront payer le tramway plein-pot s’ils ne vivent pas dans la Métropole, où payer de l’essence et le parking s’ils viennent en voiture.”
Outre la question du logement, le SCUM alerte, via une étude de l’Union Étudiante, syndicat national auquel il appartient, sur une paupérisation générale des étudiants : “On constate une perte de 2650 euros de pouvoir d’achat sur un an par rapport à 2017, et la taxe étudiante CVEC payée par les étudiants à la rentrée a augmenté de 3 euros cette année, pour atteindre 103 euros, et on note une augmentation de 13 euros en cinq ans, alors que les bourses n’ont augmenté que de 4% l’an dernier”, précise Loris Chabert.
Lutte contre la précarité
Un constat qui alimente les pratiques militantes du SCUM : “On milite pour les repas à un euro pour toutes et tous, boursiers ou pas, dans les restaurants universitaires. En sachant qu’il faudrait, de fait, augmenter la capacité des restaurants universitaires en terme de personnel et d’équipement.”
Toujours du côté de l’alimentation, le SCUM a l’an dernier organisé des distributions de colis alimentaires en partenariat avec le CROUS et la banque alimentaire, qui ont bénéficié à plus de 7 500 étudiants, et compte bien continuer cette année. A noter que le syndicat étudiant organise également des distributions gratuites de protections périodiques sur le campus.
“Notre présence dans les Conseils de la fac nous permet également de faire voter des décisions qui ont de l’impact dans la vie des étudiants”, poursuit l’élu du SCUM : “On a réussi à faire baisser les tarifs des distributeurs automatiques, le café est passé de 50 à 35 centimes, on a débloqué un budget d’aide sociale de 86 000 euros à attribuer pour les plus précaires, et à obtenir l’exonération des frais d’inscription pour les étudiants les plus précaires.” Le SCUM a également fait instaurer un jour de “congé mensuel” à l’université Paul-Valéry, soit une autorisation d’absence sans justificatif médical pour les personnes qui ont leurs règles.
La traditionnelle “lutte des sans-facs”
Enfin, comme chaque année, le SCUM est très mobilisé sur la question de la lutte contre la sélection à l’université, et poursuit son combat pour et avec les étudiants qui n’ont pas d’affectation en Master. Pour Tom Guichard, élu du SCUM au Conseil central de l’université de Paul-Valéry, “la problématique est avant tout une question de moyens pour la fac d’accueillir tout le monde, car quand on se mobilise sur cette question avec les étudiants, on voit bien qu’ils ont les compétences et les notes requises pour passer en Master. Pour nous, c’est une logique de sélection sociale qui impacte directement les étudiants les plus précaires, notamment les étudiants étrangers, qui sont obligés de quitter le territoire français s’ils n’ont pas d’affectation en Master. Nous demandons la suppression de la sélection à l’Université et plus de moyens pour nos facs.”
L’an dernier, les militants du SCUM ont réussi à faire inscrire 41 étudiants sans Master. “Il y a plusieurs démarches à faire”, décrit Tom Guichard : “Il faut faire un recours auprès du rectorat pour faire valoir le droit à la poursuite d’études. Il y a cependant des limites qui peuvent décourager les étudiants : Il faut avoir fait au moins cinq voeux dans au moins deux disciplines différentes dans au moins deux académies différentes, et faire le recours moins de 15 jours après notification du dernier refus.”
Le SCUM organise d’ailleurs une réunion d’information à propos des sans-facs le vendredi 13 septembre à 18 heures dans la salle Jean-Moulin du campus de Paul-Valéry, route de Mende.
Enfin, le syndicat appelle à rejoindre la manifestation nationale du 7 septembre contre le “coup de force” de Macron à l’issue des élections législatives. A Montpellier, elle aura lieu à partir de 18 heures au départ de la Préfecture.
Pour contacter le SCUM : syndicat.scum@live.fr
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