« Sous les paillettes, la rage » : la Pride de nuit non-officiel rassemble 350 personnes à Montpellier

Le Poing Publié le 20 juillet 2019 à 14:13 (mis à jour le 20 juillet 2019 à 14:19)
Vendredi soir, environ 350 personnes ont défilé dans les rues du centre-ville de Montpellier à l’occasion de la Pride de nuit intitulée « Sous les paillettes la rage », sur un parcours accessible aux personnes en situation de handicap. Les collectifs à l’initiative de cette manifestation – Personae of Color, Support Your Local Girl Gang, les Pavettes, le Pink Bloc 34 et Baham Prod – ont tenu à organiser cette marche la veille de la Pride officielle, notamment sponsorisé par Air France et la SNCF, pour se démarquer de cet événement jugé en voie de « marchandisation » : « Cette marche des fiertés est vu comme un divertissement, et elle a perdu de son caractère originel. Nous ne les considérons plus comme légitimes et encore moins comme ayant leurs places dans nos luttes. » Les Prides sont en effet désormais bien intégrés au calendrier festif des grandes métropoles, dont l’ambiance est à mille lieux des origines émeutières des premières marches. Les organisateurs dénoncent le phénomène du « pinkwashing », qui pourrait se définir comme la tendance, affectant notamment les institutions et les entreprises, à percevoir le mouvement LGBTQI non pas comme un terrain de luttes, mais plutôt comme un marché à conquérir. D’où des slogans tranchants : « Plus de caresses, moins de CRS » ou bien encore « Il y en a assez de cette société qui ne respecte pas les trans’, les gouines et les pédés ! »

La banderole « stop aux mutilations des intersexes » ouvrait le cortège, pour rappeler la situation souvent compliquée de ces personnes nées avec des caractéristiques sexuelles ne correspondant pas aux définitions binaires typiquement mâle ou typiquement femelle, que ces caractéristiques soient visibles à la naissance ou apparaissent plus tard au cours de la vie, notamment à la puberté. Bien souvent, les intersexes subissent des opérations chirurgicales et des traitements hormonaux sans leur consentement et sans nécessité de santé.

Les revendications portent aussi sur la lutte contre le SIDA, l’accès remboursé aux opérations et aux traitements pour les personnes trans’ qui les souhaitent, l’ouverture de droit à la procréation médicalement assisté à toutes ou bien encore le respect de la dignité des personnes incarcérées et de leurs droits à avoir un accès aux traitements, y compris hormonaux.

Le Pink Bloc, cortège « féministe, anti-patriarcal, anti-raciste, anti-capitaliste, anti-fasciste et anti-étatique », s’est donné rendez vous à la Pride officielle, qui partira ce samedi à 14h30 du parc du Peyrou.

Crédits photos : Alicia

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