Syndicalisme : La CNT-SO implante une section interprofessionnelle dans l’Hérault
La Confédération Nationale des Travailleur.euses – Solidarité Ouvrière est un syndicat professionnel existant depuis 2012, sur des bases d’auto-organisation et de lutte des classes. Une section héraultaise vient de se monter avec pour objectif de syndiquer les travailleurs et travailleuses des métiers les plus précaires, et notamment les jeunes
C’est par sa participation au cortège montpelliérain du 1er-Mai dernier que la CNT-SO 34 a fait sa première apparition officielle dans le paysage syndical héraultais. Matéo, ancien militant du SCUM (Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier, lui-même rattaché à la CNT-SO) et cofondateur de la section héraultaise, explique : “Avec quelques camarades, on est parti du constat qu’il y avait autour de nous beaucoup de jeunes qui bossent dans des boulots précaires pour qui le syndicalisme est quelque chose d’abstrait, il nous faut répondre à cela en créant un outil de lutte des classes radical et auto-gestionnaire, sans secrétaire, où les syndiqués décident eux-mêmes de comment gérer cet outil.”
Le but de la CNT-SO 34 est donc de syndiquer “les saisonniers, les alternants, les gens qui bossent en restauration, les ouvriers agricoles et tout les petits boulots précaires, en axant notre travail syndical sur les jeunes”, précise Matéo, qui reste cependant lucide sur les difficultés de la tâche : “Ce sont des boulots où les collectifs de travail sont atomisés, et souvent, les gens se disent que ça reste provisoire, donc ils ne pensent pas forcément à se syndiquer, alors que c’est là ou le droit du travail est le moins respecté, donc là ou il y en a le plus besoin. Puis l’idée, c’est aussi de donner aux gens un réflexe qu’ils auront dans la suite de leur vie professionnelle. Parler de grève dans ce genre de milieux peut faire peur, mais pourtant, ce n’est pas un luxe réservé aux fonctionnaires : on a des exemples d’endroits où ça a marché, comme dans les secteurs de l’hôtellerie à Marseille ou Paris. On prévoit déjà d’ouvrir une caisse de grève pour dire aux gens qu’ils peuvent se mobiliser avec le soutien du syndicat derrière.”
Le syndicat entend mener une campagne de syndicalisation cet été, et en attendant, il compte multiplier les campagnes d’informations sur les droits au travail et participer aux réunions inter-syndicales dans l’Hérault. “On va lancer une permanence téléphonique pour répondre aux questions et communiquer pour expliquer comment comprendre des accords d’entreprises ou des conventions collectives”, décrit Matéo. La CNT-SO peut aussi compter sur l’aide d’une juriste présente au sein de la section voisine des Pyrénées-Orientales en cas de conflit entre salariés et patrons.
Dans les rangs de la CNT, la question de se présenter ou non à des élections professionnelles divise, et a même généré des scissions. Pour la jeune section héraultaise, la question n’est pas encore tranchée. “Chaque section est autonome. Dans notre cas, on verra si on a suffisamment d’énergie à y mettre pour obtenir des résultats qui permettent de construire un rapport de forces.”
Contact : Réseaux sociaux : @cntso34 | Site internet : https://cnt-so.org/ |
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