Un logement pour Annie, et un collectif pour plus de HLM à Montpellier en route

Le Poing Publié le 1 août 2024 à 18:47 (mis à jour le 1 août 2024 à 19:25)
Annie, 78 ans, a adressé une lettre au préfet de l'Hérault pour dénoncer le manque de logements sociaux. ("Le Poing")

Victoire pour Annie ! La septuagénaire avait entamé une protestation contre ses difficultés à trouver un logement sur Montpellier. Elle s’en voit proposer un. Mais elle et son organisation politique ne décolèrent pas, et un collectif pour plus de HLM devrait voir le jour.

Le 29 mai Annie, 78 ans, ancienne travailleuse sociale et membre du Parti des Travailleurs, envoyait une lettre ouverte au préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, et à Michaël Delafosse, maire « socialiste » de Montpellier.

À la suite de la mort de son propriétaire et de la mise en vente prochaine de son logement, un T2, situé dans le quartier du Plan des Quatre Seigneurs, à Montpellier, Annie risquait de se retrouver à la rue fin août malgré ses demandes répétées de logement social, à partir de 2007, sa petite retraite ne lui permettant pas de trouver dans le parc locatif privé. « On m’a proposé le quartier du Petit-Bar, mais je devais donner une réponse dans un délai très court sans possibilité pour moi de visiter le logement, j’ai refusé. », témoignait celle-ci dans un précédent papier du Poing.

« Quant à l’argent magique, tout le monde a pu constater que votre gouvernement ne lésine pas sur les crédits de guerre qui connaissent une hausse vertigineuse. Il y a des milliards pour fabriquer toujours plus d’obus et de canons, mais rien pour loger décemment les vieux travailleurs. C’est donc bien la guerre tous azimuts, contre la population ici et à l’extérieur ! », pointait du doigt Annie dans son courrier, rédigé avec l’aide de ses camarades du Parti des Travailleurs.

Ces derniers ont par la suite organisé un rassemblement devant la préfecture, le mardi 2 juillet, pendant qu’une pétition était mise en ligne, qui rassemble aujourd’hui plus de 32 000 signatures. Dénonçant les 413 milliards de financement du plan de programmation militaire, et exhortant maire et préfet à réquisitionner des logements.

Après cette mobilisation, Annie s’est vue proposée un logement social. Mais elle ne compte pas en rester là. « Il faut attendre d’être en grande précarité pour avoir un droit au logement social », nous a-t-elle confié. Son organisation politique annonce dans un communiqué de presse la création d’un comité d’action pour « la construction de milliers de HLM à Montpellier. »

« Le fait est que le nombre de SDF a explosé dans tout le pays. », y constate le Parti des Travailleurs. « Les gouvernant.es successifs ont laissé se dégrader les cités HLM faute de moyens pour les entretenir et encore moins pour en construire. […] Le gouvernement Macron a baissé les APL, allégé les contraintes pour les mairies récalcitrantes aux HLM et prévu de détourner l’argent des livrets A au profit de l’industrie d’armement. Cette épargne populaire devait pourtant servir à financer la construction de logement social. »

L’année 2023 a été marquée par les attaques régulières sur le logement social exercées ces dernières années par les gouvernements successifs : la programmation de logements locatifs sociaux en Occitanie a chuté de 12%, et le nombre d’attribution de logements de 6%. Au 1er février 2024, Michel Calvo, adjoint au maire délégué aux affaires sociales et à la solidarité, par ailleurs artisan de la très controversée brigade du logement social, estimait le nombre de demandes pour une seule attribution à huit ou neuf.

La ville a pourtant grand besoin de logements sociaux. En 2023, Montpellier était une des villes les plus demandées pour des locations, avec Toulouse et Paris, entraînant de fortes tensions locatives. D’autant qu’avec plus de 5.000 logements sont proposés pour des locations courtes sur le site Airbnb, la ville n’est pas à l’abri des effets délétères du tourisme.

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